Biathlon: à Kontiolahti, Jeanmonnot frappe fort d'entrée
Victoire et 20 sur 20 au tir : Lou Jeanmonnot, valeur montante des Bleues du biathlon depuis deux hivers, a frappé fort d'entrée en dominant la première course individuelle de la saison de Coupe du monde mercredi, un individuel court de 12,5 km à Kontiolahti (Finlande).
Dans le froid finlandais, Jeanmonnot s'est imposée devant deux Suédoises, Ella Halvarsson, deuxième à 12 sec 3/10e avec une faute au tir, et Elvira Oeberg, troisième à 56 sec 4/10e malgré un 17 sur 20, et endosse du même coup le dossard jaune de leader de la Coupe du monde.
Déjà N.2 mondiale en mars au bout seulement de son deuxième hiver complet dans la cour des grandes, la Française de 26 ans confirme dès les premiers tours de piste de la saison pré-olympique son nouveau statut de prétendante sérieuse au gros globe de cristal qui récompense la meilleure biathlète.
"Je savais que je pouvais faire quelque chose de bien, mais c'est toujours difficile de savoir à quoi notre bien correspond: à un top 10, un top 6, à la +gagne+ ?. Voir que je suis dans les clous et que je vais pouvoir me battre (avec les meilleures) cet hiver, c'est le soulagement du début de saison", apprécie-t-elle auprès de l'AFP, en évoquant elle-même la quête du gros globe.
- "Armes mentales" -
"Je suis capable de le jouer physiquement, constate Jeanmonnot après avoir terminé sur les talons de l'Italienne Lisa Vittozzi la saison dernière. Mais je ne suis pas capable de dire si j'ai les armes mentales pour le gagner. En tout cas, c'est ce que je recherche. Voir si j'ai les clés et les capacités de le jouer mentalement, c'est le challenge de l'année."
"Pour l'instant, j'ai envie de voir si je suis capable de garder le maillot jaune pendant plusieurs courses d'affilée et de gérer ce stress", complète-t-elle.
Un an plus tôt déjà, Jeanmonnot avait brillé dès la reprise, alors à Oestersund, en Suède, en signant les deux premiers succès individuels de sa carrière en Coupe du monde, avec un doublé sprint-poursuite.
Depuis, la native de Pontarlier a changé de dimension, forte au long de la saison passée de quatre victoires sur le circuit mondial, plus huit podiums, un premier petit globe en mass start, et quatre médailles mondiales, deux individuelles en bronze (sprint et mass start) et deux en or, partagées en relais féminin et en relais mixte simple (avec Quentin Fillon Maillet).
Finalement Jeanmonnot s'élance en trombe, comme elle avait atterri en fin d'hiver dernier, quand elle était montée sur le podium des six ultimes courses individuelles et avait remporté la toute dernière, la mass start de Canmore, au Canada.
- Simon et Braisaz-Bouchet hors du top 30 -
Les deux autres têtes d'affiche des Bleues, Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet, ont elles connu des turbulences sur le pas de tir pour leur entrée en matière individuelle mercredi, après les relais du week-end de rentrée: elles y ont commis quatre et cinq fautes respectivement.
Incertaine jusqu'à la dernière minute après la vive douleur à un mollet qui l'avait saisie en plein relais féminin dimanche, Simon a terminé hors du top 30, 31e à plus de trois minutes. Braisaz-Bouchet encore plus loin, 39e à plus de trois minutes et demie.
Ce sont deux autres Bleues moins expérimentées qui se sont distinguées, dans le top 10 ou à ses portes: Océane Michelon, seulement cinq départs en Coupe du monde au compteur et en course pour le podium avant ses deux cibles manquées à son dernier tir debout, finalement 7e (+1:39.9), et Jeanne Richard, 11e avec une faute, à un peu moins de deux minutes.
Vittozzi, la lauréate sortante du gros globe, dos douloureux, est absente de l'étape d'ouverture à Kontiolahti.
L'étape finlandaise se poursuit de vendredi à dimanche avec deux sprints, et plus inhabituel, déjà deux mass start.
A.Robinson--TNT