The National Times - Un raid israélien met à l'arrêt un des rares hôpitaux en fonction à Gaza, tuant un enfant

Un raid israélien met à l'arrêt un des rares hôpitaux en fonction à Gaza, tuant un enfant


Un raid israélien met à l'arrêt un des rares hôpitaux en fonction à Gaza, tuant un enfant
Un raid israélien met à l'arrêt un des rares hôpitaux en fonction à Gaza, tuant un enfant / Photo: © AFP

Une frappe israélienne a mis à l'arrêt dimanche l'un des rares hôpitaux encore en fonction dans la bande de Gaza, provoquant selon l'OMS la mort d'un enfant, privé de soins, Israël affirmant avoir ciblé un "centre de commandement" du Hamas, qui a rejeté cette allégation.

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Un enfant est mort "à cause de l'interruption des soins" dans l'hôpital al-Ahli touché, à Gaza-ville (nord), a annoncé en soirée sur X Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l'Organisation mondiale de la santé. Il s'agit de la première victime signalée après le raid, survenu au lendemain de l'annonce par Israël de l'extension de son offensive "dans la plus grande partie" du territoire palestinien dévasté et assiégé.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, beaucoup d'hôpitaux, où trouvent abri des foules de déplacés, ont été endommagés ou mis hors service par des opérations israéliennes.

 

"Le service des urgences, le laboratoire, les appareils de radiographie (...) des urgences et la pharmacie ont été détruits", a détaillé M. Ghebreyesus, selon lequel l'établissement, dont 40 patients dans un état critique n'ont pas pu être évacués, "ne peut plus recevoir de nouveaux patients" dans l'immédiat.

"Nous sommes sortis en courant", a témoigné Naïla Imad, rapportant "une énorme explosion". "Mes enfants et moi sommes à la rue. Nous avons été déplacés plus de vingt fois, nous ne savons plus où aller", a dit cette quadragénaire à l'AFP.

- "C'était l'enfer" -

Sur des images de l'AFP, de gros blocs de béton et des amas de métal tordu jonchent le site. L'explosion a laissé un trou béant dans le bâtiment, aux portes en fer arrachées.

"C'était l'enfer", a raconté Khaled Dalloul, évacué avec son oncle. "Il n'y a aucun endroit pour se faire soigner ni dormir. C'est une condamnation à mort collective".

Le complexe "était utilisé par des terroristes du Hamas pour (...) des attaques contre des civils et troupes israéliens", a affirmé l'armée israélienne, qui accuse régulièrement le mouvement d'utiliser les hôpitaux - protégés par le droit international humanitaire - comme centres de commandement, ce que ce dernier nie.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a rejeté l'affirmation de l'armée. "Où se trouvaient exactement ces prétendues salles de commandement et de contrôle?", a-t-il interrogé dans un communiqué.

Le chef de l'OMS a appelé à la fin des attaques sur les services de santé à Gaza, Londres exhortant Israël à cesser ses "attaques déplorables" contre les hôpitaux. La Jordanie a dénoncé une violation "flagrante" du droit international, le Qatar condamné "un crime odieux".

Le Croissant-Rouge palestinien a par ailleurs annoncé qu'un soignant dont on ignorait le sort après des tirs israéliens mortels contre des secouristes gazaouis le 23 mars était détenu par Israël.

La fusillade perpétrée par des soldats israéliens avait fait 15 morts parmi les secouristes. L'armée israélienne a affirmé enquêter sur ces faits, qui ont fait l'objet de nombreuses condamnations.

- Six frères tués à Gaza, tirs sur Israël -

En riposte à l'attaque du 7-Octobre, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive destructrice dans le petit territoire dont les quelque 2,4 millions d'habitants vivent dans des conditions qualifiées de catastrophiques par l'ONU.

Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses bombardements à Gaza, suivis d'opérations terrestres, le Premier ministre Benjamin Netanyahu affirmant que seule une pression militaire accrue peut conduire le Hamas à rendre les otages du 7-Octobre.

L'attaque ce jour-là a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza dont 34 mortes, selon l'armée.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé dimanche qu'au moins 1.574 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars, portant selon lui à 50.944 le nombre de morts à Gaza depuis le début, il y a 18 mois, de l'offensive israélienne.

A Deir al-Balah (centre), sept Palestiniens, dont six frères, ont été tués dans une frappe israélienne contre un véhicule, selon la Défense civile.

D'après un témoin, Mahmoud Abou Amsha, la fratrie était sortie en voiture pour aider des habitants et une petite fille a aussi été touchée. Les six frères ne portaient "ni armes, ni missiles", selon Abou Issa, un imam.

L'armée israélienne a annoncé dans l'après-midi l'interception d'un projectile tiré de Gaza vers le sud d'Israël puis rapporté un tir de missile depuis le Yémen, "vraisemblablement intercepté avec succès". Après le début de la guerre à Gaza, les rebelles pro-iraniens Houthis du Yémen ont mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël.

burs-phy-cab/hme

E.Reid--TNT

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