The National Times - Au procès des viols de Mazan, les doutes persistants de l'ex-compagne d'un accusé

Au procès des viols de Mazan, les doutes persistants de l'ex-compagne d'un accusé


Au procès des viols de Mazan, les doutes persistants de l'ex-compagne d'un accusé
Au procès des viols de Mazan, les doutes persistants de l'ex-compagne d'un accusé / Photo: © AFP

"Je ne sais pas si j'ai été violée! C'est terrible, je resterai toujours dans le doute", s'est exclamée lundi, en larmes, devant la cour criminelle de Vaucluse l'ex-compagne d'un des 50 coaccusés des viols de Mazan.

Taille du texte:

Agée de 33 ans, Emilie O., a expliqué à la barre se questionner au quotidien sur le fait que son ex-compagnon, Hugues M., 39 ans, ait pu ou non reproduire sur elle le même procédé que Dominique Pelicot sur son ex-épouse pendant 10 ans: la droguer avec des anxiolytiques, la violer voire la faire violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet.

"J’ai été manipulée et j'ai vécu dans le mensonge. J’adorais ma vie" mais "je reste toujours dans le questionnement", a-t-elle expliqué debout devant son ancien conjoint, sans lui jeter un regard, avec qui elle avait vécu cinq ans.

Alors en couple, ce dernier, carreleur de métier, s'était rendu une nuit en 2019 au domicile des Pelicot pour agresser sexuellement Gisèle aux côtés de son ex-mari, Dominique.

Il est jugé depuis le 2 septembre à Avignon au côté de 50 coaccusés âgés de 26 à 74 ans -infirmier, pompier, journaliste, informaticien etc.- dans un procès devenu emblématique de la soumission chimique et des violences sexuelles.

"Je pensais vivre une vie paisible et épanouissante mais j'étais en erreur", a-t-elle ajouté, parlant d'un compagnon "toujours respectueux, prévenant, doux", avec lequel elle avait des "relations sexuelles assidues" et partageait leur passion commune pour la moto.

Leur union a pris fin en novembre 2020 quand elle a su qu'il avait plusieurs relations extraconjugales. "Il disait ressentir des pulsions et avoir un besoin d’adrénaline qu’il ne retrouvait qu’en faisant de la moto et dans ses rapports sexuels", a-t-elle affirmé.

- "Cauchemar" -

Sa vie, qu'elle tente de reconstruire, bascule à nouveau quand, en septembre 2021, elle reçoit un appel de la police judiciaire d'Avignon.

"On me convoque et là on m’apprend qu'Hugues a violé une dame en octobre 2019, quelques jours avant mon anniversaire. Je ne les crois pas, je suis sidérée, choquée, je demande à voir la photo et là je me rends compte que ce n'est pas un cauchemar", a-t-elle détaillé.

Hugues M. est depuis poursuivi pour "tentative de viol", n'ayant pu aller jusqu'à la pénétration.

Elle se remémore alors une nuit de 2019 où elle s'était réveillée alors que son compagnon entamait sur elle une relation sexuelle pendant qu'elle dormait. Elle avait aussi été "prise de vertiges" entre septembre 2019 et mars 2020 et avait porté plainte. Mais les analyses effectuées sur elle durant l'enquête pour déceler une éventuelle soumission chimique n'ont rien décelé et sa plainte a été classée sans suite, "faute de preuves matérielles".

Elle vit malgré tout avec le doute d'avoir été victime de soumission chimique.

Emilie O. s'est effondrée en larmes en fixant Gisèle Pelicot qui, elle, lui a souri, en marque de soutien.

Outre Hugues M., la cour a débuté lundi l'étude des faits pour cinq coaccusés dont Joan K., le plus jeune, aujourd'hui âgé de 26 ans mais qui avait 22 ans au moment des faits, soupçonné de s'être rendu à deux reprises chez le couple Pelicot à Mazan, petite ville du Vaucluse, pour violer Gisèle.

Dont une fois en novembre 2019, plutôt que d'assister à l'accouchement de sa compagne, avec qui il était séparé.

De "caractère dépressif" par les enquêteurs, il devrait s'expliquer sur ses agissements en fin de semaine.

La salle d'audience était très dégarnie pour la première fois depuis l'ouverture du procès le 2 septembre, du fait des nombreuses dispenses accordées par le président aux accusés non directement concernés par les faits cette semaine. A chacune de ses arrivées et départs du tribunal, Gisèle Pelicot fait toujours l'objet d'un tonnerre d'applaudissements du public.

E.Cox--TNT

En vedette

La lutte contre la pollution de l'air progresse, l'Etat évite une nouvelle condamnation

L'État, condamné à plusieurs reprises depuis 2017 pour ses manquements sur la pollution de l'air, a vu ses efforts récompensés vendredi par le Conseil d'Etat qui a refusé de lui imposer une nouvelle astreinte financière réclamée par des associations environnementales.

Bayrou prescrit deux jours par mois imposés aux médecins dans les déserts médicaux

Quel remède aux déserts médicaux ? A l'occasion d'un déplacement dans le Cantal vendredi, François Bayrou a préconisé d'imposer jusqu'à deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire.

Les efforts de l'État contre la pollution de l'air ont "porté leurs fruits", estime le Conseil d'État

L’État, condamné à plusieurs reprises depuis 2017 pour ses manquements sur la pollution de l'air, a échappé vendredi à une nouvelle astreinte financière que réclamaient des associations environnementales, le Conseil d’État estimant que les "mesures prises (...) ont porté leurs fruits".

Bayrou et son gouvernement dévoilent leur plan contre les déserts médicaux

Comment lutter contre les déserts médicaux ? Le gouvernement dévoile son plan vendredi, à l'occasion d'un déplacement de François Bayrou dans le Cantal, avec au cœur du débat la brûlante question de la liberté d'installation des médecins, dont certains syndicats prévoient grèves et manifestations à partir du 28 avril.

Taille du texte: