Israël a accepté une trêve avec le Jihad islamique palestinien selon l'Egypte
Le médiateur égyptien a affirmé dimanche avoir obtenu l'accord d'Israël pour une trêve avec le Jihad islamique mais dit attendre une réponse du groupe armé palestinien, au 3e jour d'hostilités qui ont tué 31 Palestiniens dont des enfants et des combattants.
Le puissant Jihad islamique, implanté dans l'enclave palestinienne de Gaza, a confirmé des "négociations en cours au plus haut niveau en vue d'une trêve". Il n'a pas indiqué s'il l'acceptait ou pas mais averti que "la résistance ne s'arrêtera pas si l'agression et les crimes de l'occupation ne cessent pas".
Dimanche, pour la première fois depuis le début des hostilités vendredi, le Jihad islamique a affirmé avoir tiré des roquettes en direction de Jérusalem. Mais comme 97% des 585 roquettes lancées depuis Gaza selon l'armée israélienne, elles ont été interceptées par le bouclier antimissile israélien.
Les frappes israéliennes ont continué sur la bande de Gaza, notamment sur la ville de Rafah dans le sud de ce territoire sous contrôle du groupe islamiste armé Hamas et sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.
L'armée israélienne a affirmé avoir lancé vendredi une "attaque préventive" contre le Jihad islamique, tuant plusieurs de ses combattants et "neutralisant" ses principaux chefs militaires à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour.
Leur mort a été confirmée par le Jihad islamique, considéré comme "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
- "Chaque jour des martyrs" -
Selon le ministère de la Santé à Gaza, 31 Palestiniens dont six enfants sont morts et 275 ont été blessés depuis vendredi dans la bande de Gaza.
Les autorités israéliennes contestent ce bilan et assurent que des enfants palestiniens ont été tués samedi par un tir de roquette raté du Jihad islamique vers Israël.
En Israël, deux personnes ont été légèrement blessées par des tirs de roquettes depuis vendredi, selon des secouristes.
Dimanche matin, des sirènes ont retenti dans le secteur de Jérusalem, alertant sur des tirs de roquettes, interceptées selon l'armée israélienne. Des journalistes de l'AFP ont entendu des explosions au loin.
Au moment des tirs, des centaines d'Israéliens avaient commencé à se rassembler dans la Vieille ville à Jérusalem-Est à l'occasion d'une fête juive. Des nationalistes juifs se sont rendus sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam mais aussi site le plus sacré du judaïsme appelé Mont du Temple. Jérusalem-Est est occupée et annexée par Israël.
"La résistance" est "unie dans la bataille" contre Israël, a assuré Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, qui n'a pas jusqu'ici pris part aux hostilités en cours.
Cette confrontation est la pire depuis celle entre Israël et les organisations armées de Gaza en mai 2021, qui a fait en 11 jours 260 morts côté palestinien dont des combattants et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.
"Chaque jour nous nous réveillons avec des martyrs, des enfants et des femmes", s'est désolé dimanche Abou Mahmoud al-Madhoun, 56 ans, à Gaza. "A chaque instant un appartement ou une maison sont détruits, des gens sont tués, blessés ou déplacés."
- "Résultat extraordinaire" -
Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé que l'opération à Gaza continuerait "aussi longtemps que nécessaire", qualifiant la frappe ayant tué samedi Khaled Mansour de "résultat extraordinaire".
Cette frappe survenue à Rafah a fait huit morts, selon le ministère de l'Intérieur de Gaza. Des immeubles résidentiels ont été détruits dans des raids israéliens, selon le Hamas.
Avant le lancement de l'opération israélienne, l'armée avait arrêté le 1er août un chef du Jihad islamique en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Les autorités israéliennes ont justifié leurs premières frappes vendredi sur Gaza par leurs craintes de représailles en provenance de Gaza.
Quelque 40 membres du groupe ont été arrêtés ces deux derniers jours en Cisjordanie.
"La situation est très mauvaise", a témoigné auprès de l'AFP Mohammed Abou Salmiya, directeur de l'hôpital Chifa à Gaza. "Nous avons urgemment besoin que les frontières ouvrent pour permettre l'entrée des médicaments et du du carburant pour l'électricité".
L'unique centrale électrique de Gaza a cessé de fonctionner faute de carburant, Israël ayant bouclé ces derniers jours les points de passages avec Gaza.
N.Johns--TNT