Un nouveau gouvernement imminent pour enfin lancer le quinquennat
Parité, équilibres politiques, cas Damien Abad: Emmanuel Macron et Elisabeth Borne mettent les dernières touches au casse-tête du nouveau gouvernement, dont l'annonce, imminente, doit enfin lancer le second quinquennat du chef de l'Etat.
La nouvelle présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé a souligné dimanche à la mi-journée "attendre ce remaniement dans les prochaines heures".
Une fois formé, ce "collectif" sera "là pour répondre aux préoccupations des Français", au premier rang desquelles celle du pouvoir d'achat, et sera "installé définitivement, parce que nous sommes là pour durer", a-t-elle fait valoir au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Parmi les noms des possibles entrants régulièrement cités ces dernières heures, ceux de Frédéric Valletoux, maire Horizons de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France (FHF), de Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, Jean Rottner, président LR de la région Grand-Est, et Arnaud Robinet, maire Horizons de Reims (Marne).
Mais aussi Catherine Vautrin, ancienne ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac un temps pressentie pour Matignon au lendemain de la présidentielle, Jean-Marc Zulesi, député LREM, Fabienne Keller, eurodéputée Renaissance, et les possibles retours de Joël Giraud et Sarah El Haïry, secrétaires d'Etat chargés respectivement de la Ruralité et de la Jeunesse dans le précédent quinquennat.
- "Feuille de route" -
Le point commun des nouveaux membres du gouvernement sera de "pouvoir partager la feuille de route qui a été choisie par les Français" avec l'élection d'Emmanuel Macron, souligne Aurore Bergé, laissant entendre que les oppositions réclamant un projet "amendé" en seront pour leurs frais.
Si bâtir l'équilibre d'une nouvelle équipe est toujours complexe, l'exercice l'est cette fois-ci plus encore après la claque de la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale en juin, qui devrait obliger l'exécutif à accroître la place des partenaires MoDem et Horizons de LREM, et à tenter des prises à droite ou à gauche, dans le cadre du "dépassement" politique prôné par Emmanuel Macron.
Un poids lourd du gouvernement évoquait vendredi la nécessité d'avoir surtout des ministres "compétents", et ayant "la maîtrise du parlement" où vont devoir se bâtir des compromis.
Pour le président du MoDem François Bayrou, face aux "graves" questions rencontrées par la France, "il est bon qu'il y ait des personnalités politiques, qui ont en tête que les problèmes du pays ne se découpent pas dossier par dossier", a-t-il souligné sur LCI dimanche, mettant implicitement en garde contre les profils trop technocratiques.
La Première ministre Elisabeth Borne a ainsi multiplié les rencontres avec les patrons de groupes à l'Assemblée ces derniers jours, pour finir avec des échanges avec Emmanuel Macron vendredi.
Il s'agit d'abord de remplacer les trois ministres ayant échoué aux législatives, toutes des femmes, en continuant à respecter la parité: Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Bénin (Mer). Sans compter Yaël Braun-Pivet (Outre-mer), qui vient d'être élue présidente de l'Assemblée nationale.
- Pouvoir d'achat -
Sujet sensible, le cas de Damien Abad (Solidarités) va aussi être tranché, alors que le ministre est sous le coup d'une enquête du parquet de Paris pour tentative de viol après la plainte d'une femme pour des faits qui se seraient déroulés lors d'une fête en 2010.
"La Première ministre prendra la bonne décision dans les heures qui viennent" à son sujet, assure Aurore Bergé, en relevant qu'"à partir du moment où vous avez une enquête ouverte, on a ensuite des gens qui sont empêchés d'exercer leur fonction".
La tonalité est différente pour Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État chargée du Développement qui se voit reprocher par des patientes des gestes assimilables selon elles à des "viols" quand elle exerçait comme gynécologue: elle a "clairement tout mon soutien", souligne Mme Bergé.
Le remaniement, puis le discours de politique générale prononcé par Elisabeth Borne mercredi - pour lequel elle n'a toujours pas dit si elle solliciterait la confiance des députés par un vote - doivent permettre de clore ce qui a paru comme une longue période de flottement pour l'exécutif, depuis la réélection d'Emmanuel Macron le 24 avril, il y a près de deux mois et demi.
Le tant attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat arrivera devant l'Assemblée le 18 juillet, avec pour objectif son adoption "avant la fin du mois de juillet et début août maximum, pour avoir des effets très rapides pour les Français", a souligné Yaël Braun-Pivet dimanche sur France 3.
M.Wilson--TNT