The National Times - Le procès d'une ex-membre de la Fraction armée rouge débute en Allemagne

Le procès d'une ex-membre de la Fraction armée rouge débute en Allemagne


Le procès d'une ex-membre de la Fraction armée rouge débute en Allemagne
Le procès d'une ex-membre de la Fraction armée rouge débute en Allemagne / Photo: © AFP/Archives

Le procès d'une ancienne membre présumée du groupe violent d'extrême gauche Fraction armée rouge (RAF), qui a vécu pendant plus de trois décennies dans la clandestinité, a débuté mardi en Allemagne, replongeant le pays aux temps troublés des "années de plomb".

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Daniela Klette, 66 ans, est jugée devant le tribunal de Celle (nord) pour une série de braquages à main armée.

Avec cette femme de 66 ans, qui a longtemps figuré sur la liste des criminels les plus dangereux d'Europol, c'est toute une page sombre de l'histoire allemande qui refait surface.

La RAF, fondée par Andreas Baader et Ulrike Meinhof, est jugée responsable d'une trentaine d'assassinats entre 1971 et 1991. Le groupe, qui s'est auto-dissous en 1998, a incarné les "années de plomb" à l'allemande, à coups d'actions terroristes contre les institutions, l'armée américaine ou le patronat.

Daniela Klette est soupçonnée d'avoir participé à des attentats -sans faire de victime- mais le procès qui s'ouvre mardi ne couvre pas ce chapitre de sa vie, toujours en cours d'instruction.

Il porte dans le détail sur treize vols à main armée visant des fourgons et supermarchés dont elle se serait rendue coupable avec deux complices toujours en fuite, Burkhard Garweg et Ernst-Volker Staub.

Les enquêteurs évaluent leur butin, ayant servi à financer leurs vies de fugitifs, à quelque 2,7 millions d'euros.

Mardi devant le tribunal, une cinquantaine de personnes ont manifesté pacifiquement leur soutien à l'accusée au son de musique punk. Sur une banderole, on pouvait lire : "Défendre l'histoire révolutionnaire - Liberté pour Daniela et tous les prisonniers politiques".

- "Il m'ont eue" -

L'histoire relève du rocambolesque. A commencer par son arrestation, le 26 février 2024, quand des policiers frappent à la porte de son appartement au cinquième étage d'un immeuble du quartier berlinois de Kreuzberg, où elle vivait depuis une vingtaine d'années sous un nom d'emprunt, Claudia Ivone, et avec un passeport italien.

Elle entrouvre, accepte de les suivre au poste, puis referme dans un premier temps la porte pour éloigner son chien "qui jappait de façon agressive", selon des propos d'un responsable policier rapportés par des médias.

Une fois les enquêteurs entrés, elle demande à pouvoir aller aux toilettes. C'est probablement à ce moment-là qu'elle enverra un sms avec les mots "ils m'ont eue" pour avertir son compère Burkhard Garweg, qui vit alors dans une roulotte à l'est de Berlin.

Les avocats de Mme Klette s'élèvent contre le portrait de médias la décrivant comme une dangereuse "terroriste".

Elle "s'est laissée emmener sans résistance", soulignent-ils dans un entretien au journal de gauche TAZ. En prison, "elle enseigne l'allemand à d'autres détenues et anime un cours de cuisine".

Des voisins interrogés par le journal Bild l'avaient décrite comme une personne sympathique, vivant avec un partenaire du même âge, et disant toujours bonjour quand elle promenait son chien.

- Logiciel d'identification faciale -

Les fouilles pratiquées plus tard dans son logement ont toutefois mis au jour un arsenal constitué d'"armes de guerre et d'explosifs", dont une kalachnikov, un pistolet mitrailleur, ainsi que de l'argent liquide -elle n'avait pas de compte en banque- et de l'or.

La police de Basse-Saxe, qui enquêtait sur les vols, avait déclaré l'avoir localisée après une longue enquête et sur la base d'une information d'une personne privée.

Un journaliste du collectif d'enquête Bellingcat avait toutefois déjà retrouvé sa trace "en une demi-heure" quelques mois auparavant dans le cadre de recherches pour son podcast, avait-il raconté au magazine Der Spiegel.

Et ce en insérant simplement une photo d'elle dans le logiciel PimEyes qui permet d'identifier des visages sur internet.

Car la fugitive postait des photos sur un compte Facebook et était active dans un club de capoeira, mélange de sport de combat et de danse afro-brésilienne.

La police n'a pas confirmé un lien entre la découverte du journaliste et l'arrestation.

N.Johns--TNT

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