
Gaza: les secours exhument des dizaines de corps de l'hôpital al-Chifa

La Défense civile palestinienne a annoncé avoir exhumé jeudi 48 corps de l'enceinte de l'hôpital al-Chifa, dans la ville de Gaza, l'un des principaux centres médicaux du territoire ravagé par les combats entre le Hamas et Israël.
Les secours ont rendu 38 dépouilles identifiées par leurs familles, qui les ont enterrées dans des cimetières à proximité, a précisé à l'AFP le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal.
"Les dix autres corps ont été transférés au département de médecine légale du ministère de la Santé pour identification", a-t-il expliqué.
Selon le porte-parole, environ 160 corps restent enterrés dans le complexe hospitalier et les opérations d'exhumation vont continuer pendant plusieurs jours.
Ils avaient été enterrés par des membres du personnel médical et des civils quand les opérations de l'armée israéliennes empêchaient les secours de les amener dans des cimetières.
Une trêve fragile entre Israël et le Hamas est entrée en vigueur le 19 janvier après plus de quinze mois de guerre, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
L'infrastructure hospitalière dans toute la bande de Gaza, notamment l'hôpital al-Chifa, a été gravement endommagée par des bombardements ou des combats alors qu'elle bénéficie normalement d'une protection accrue au regard des lois de la guerre.
En novembre 2023, l'armée israélienne avait lancé une opération d'envergure contre l'hôpital al-Chifa, accusant les combattants du Hamas de l'avoir utilisé comme QG militaire, de s'y être mêlé aux civils et d'avoir détenu certains otages enlevés lors de l'attaque du 7-Octobre, ce que le mouvement palestinien a démenti.
Des images de l'AFPTV montrent des secouristes creuser des tombes de fortune pour déterrer des linceuls de plastique blanc pour les enrouler dans des couvertures ou des tapis.
"C'est comme revivre la guerre", a expliqué Mohammed Abou Assi, venu récupérer la dépouille de son frère. "On l'enterre aujourd'hui, la douleur et les blessures sont rouvertes", a-t-il dit.
Souha al-Sharif, elle, est venue avec l'espoir d'identifier son fils grâce aux vêtements qu'il portait. "Je veux le retrouver, je suis une mère et cela m'épuise de ne pas savoir où est mon fils."
Des corps ont déjà été déterrés par les secours dans le complexe hospitalier.
En 2024, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exprimé sa "profonde inquiétude" après des informations selon lesquelles des centaines de corps étaient enterrés dans des fosses communes dans ou à proximité d'hôpitaux à Gaza.
D.Cook--TNT