The National Times - Trump monte encore d'un cran la taxe sur les produits chinois

Trump monte encore d'un cran la taxe sur les produits chinois


Trump monte encore d'un cran la taxe sur les produits chinois
Trump monte encore d'un cran la taxe sur les produits chinois / Photo: © AFP

Le président Donald Trump a annoncé jeudi que les Etats-Unis relèveraient encore leurs droits de douane sur les produits chinois à compter du 4 mars et affirmé que les surtaxes visant le Canada et le Mexique entreraient également en vigueur à cette date.

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Le président accuse les trois pays de favoriser l'entrée de la drogue fentanyl aux Etats-Unis - ses voisins en ne sécurisant pas assez à son goût la frontière, et la Chine en hébergeant la production de précurseurs chimiques de cet opioïde de synthèse qui fait des ravages sur le sol américain.

"Tant que ce fléau continuera ou ne sera pas sérieusement endigué, les droits de douane annoncés (à l'égard du Canada et du Mexique) entreront en vigueur le 4 mars, selon le calendrier prévu" et "la Chine se verra également imposer un droit de douane supplémentaire de 10% à cette date", a assuré Donald Trump sur son réseau Truth Social.

Pour le Canada et le Mexique, cela implique des droits de douane de 25% sur leurs exportations vers les Etats-Unis. Washington prévoit de moins taxer le secteur énergétique canadien, à hauteur de 10%. Le Canada représente à lui seul 60% des importations de pétrole brut des Etats-Unis.

Quant aux produits chinois, tous sont déjà visés depuis début février par 10% de droits de douane additionnels, auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les exportations américaines.

L'annonce de jeudi implique que la surtaxe passe à 20% à partir du 4 mars, a expliqué un responsable de la Maison Blanche à l'AFP.

Il a affirmé que le gouvernement ne constatait pas suffisamment de progrès face à l'afflux de drogues, et qu'il ne voulait pas traiter séparément des pays formant selon lui un "bloc" dans le circuit d'approvisionnement.

Se présentant comme l'un des pays les plus intransigeants à l'égard du trafic de drogues, la Chine a récemment reproché au gouvernement américain de se servir du trafic de fentanyl comme d'un "prétexte".

- "Protéger nos intérêts" -

Les nouvelles barrières douanières à l'égard du Canada et du Mexique, théoriquement protégés par un accord de libre-échange, devaient initialement entrer en vigueur début février.

Donald Trump avait fait volte-face quelques heures avant l'échéance, assurant avoir obtenu des engagements des deux pays sur la sécurisation des frontières, face aux trafiquants comme aux clandestins. Il leur avait accordé un sursis de 30 jours, jusqu'au mardi 4 mars.

"Nous espérons pouvoir parler avec le président Trump, (...) que nous puissions parvenir à un accord et que le 4 mars, nous puissions annoncer autre chose", a réagi la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, lors d'une conférence de presse matinale.

Le président américain a aussi affirmé jeudi qu'il comptait toujours imposer en plus des droits de douane "réciproques" à l'égard des partenaires commerciaux des Etats-Unis à partir du 2 avril.

Pour lui, cela implique de lisser les disparités: si un produit américain est par exemple taxé 40% en arrivant en Inde, Washington mettra en place le même niveau de taxe dans l'autre sens.

Entretemps, Donald Trump prévoit de surtaxer à partir du 12 mars l'acier et l'aluminium, quelle que soit leur provenance. Doivent venir ensuite les voitures, les produits pharmaceutiques, les bois de construction...

Et il a menacé mercredi d'infliger 25% de droits de douane additionnels aux pays de l'Union européenne (UE), estimant que sa raison d'être était d'"entuber" les Etats-Unis.

Le bloc européen devra répliquer, a affirmé jeudi à l'AFP le ministre français de l'Economie Eric Lombard.

"Même si c'est défavorable à l'intérêt général, nous devons, nous aussi, protéger nos intérêts et les intérêts des pays de l'Union", a déclaré M. Lombard à l'occasion d'une réunion du G20 au Cap.

L'UE adoptera des mesures "proportionnées", a assuré de son côté le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.

R.Campbell--TNT