The National Times - L'opposant vénézuélien Gonzalez Urrutia a rencontré Javier Milei à Buenos Aires

L'opposant vénézuélien Gonzalez Urrutia a rencontré Javier Milei à Buenos Aires


L'opposant vénézuélien Gonzalez Urrutia a rencontré Javier Milei à Buenos Aires
L'opposant vénézuélien Gonzalez Urrutia a rencontré Javier Milei à Buenos Aires / Photo: © AFP

L'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia a rencontré samedi à Buenos Aires le président argentin Javier Milei, dans ce qu'il présente comme une "tournée latino-américaine", quelques jours avant l'investiture de Nicolas Maduro à Caracas, qu'il affirme avoir battu aux élections de juillet.

Taille du texte:

Des groupes de Vénézuéliens se sont rendus sur la célèbre Plaza de Mayo, en face de la Casa Rosada, le palais présidentiel argentin. D'un balcon, l'opposant a salué la foule aux cotés de son homologue.

"L'un des moments les plus émouvants que j'ai vécus ! Vénézuéliens, nous nous retrouverons dans les rues de notre pays bien-aimé", a-t-il écrit sur le réseau X en publiant une vidéo montrant l'ovation de centaines de personnes.

Luis Soto, un étudiant vénézuélien de 27 ans qui a émigré en Argentine il y a plus de six ans, tient une pancarte "Faites ce qu’il faut, président".

"Parce que ce seront des jours compliqués pour sortir de la tyrannie que nous avons", a poursuivi le jeune homme à l'AFP. "Ce ne seront pas des décisions faciles, mais qu’il fasse ce qu’il faut, nous lui faisons confiance."

Dans l’après-midi de samedi, M. González Urrutia se rendra à Montevideo pour rencontrer le président uruguayen Luis Lacalle Pou.

La venue de M. Gonzalez Urrutia en Argentine intervient alors que les autorités de son pays offrent une récompense de 100.000 dollars pour toute information permettant de le capturer et que les tensions entre Caracas et Buenos Aires se sont accrues avec l'arrestation au Venezuela d'un gendarme argentin.

L'ancien candidat à l'élection présidentielle vénézuélienne, à qui l'Espagne a officiellement accordé l'asile le 20 décembre, a plusieurs fois promis de rentrer dans son pays pour "prendre ses fonctions" le 10 janvier à la place de M. Maduro.

Il devrait également se déplacer au Panama mercredi, selon les médias locaux, et arriver en République dominicaine jeudi, selon un communiqué de la présidence dominicaine.

- Asile politique -

L'Argentine et l'Uruguay ne reconnaissent pas la victoire à la présidentielle de Nicolas Maduro, à l'instar des Etats-Unis, de l'Union européenne et d'autres pays latino-américains.

M. Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 28 juillet par le Conseil national électoral - considéré aux ordres du pouvoir - qui n'a toutefois pas publié le décompte exact des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique.

L'opposition vénézuélienne, qui crie à la fraude, a produit des procès-verbaux de plus de 80% des bureaux de vote et assure que son candidat l'a emporté avec plus de 67% des suffrages. Ces procès-verbaux ont été taxés de "faux" par le pouvoir.

M. Gonzalez Urrutia, qui s'était présenté au pied levé pour remplacer la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible, a trouvé refuge en Espagne en septembre tandis que Mme Machado vit dans la clandestinité au Venezuela depuis le scrutin.

- Gendarme détenu-

Les relations diplomatiques entre l'Argentine et le Venezuela ont été rompues par Caracas après que Javier Milei a remis en cause la réélection de Nicolas Maduro.

La sécurité de l'ambassade argentine à Caracas est depuis assurée par le Brésil. En mars, six collaborateurs de Mme Machado se sont réfugiés dans la représentation diplomatique. Cinq d'entre eux y sont toujours.

Les relations entre les deux pays se sont encore dégradées ces dernières semaines alors que le Venezuela détient un gendarme argentin qu'il accuse de "terrorisme", ce que Buenos Aires qualifie de "mensonge".

Vendredi, la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) a exigé que Caracas fournisse des informations sur le lieu où se trouve le gendarme argentin Nahuel Gallo, arrêté le 8 décembre.

"Ses droits à la vie et à l'intégrité personnelle risquent de subir un préjudice irréparable au Venezuela", a estimé l'organe de l'Organisation des Etats américains (OEA).

L'OEA "condamne la détention arbitraire (du gendarme) par le régime vénézuélien", a par ailleurs déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l'organisation, Luis Almagro.

Jeudi, l'Argentine a dit avoir déposé plainte contre le Venezuela devant la Cour pénale internationale (CPI) pour la "détention arbitraire et la disparition forcée" du gendarme de 33 ans, une démarche qualifiée de "spectacle gênant" par Yvan Gil, ministre des Affaires étrangères vénézuélien.

C.Stevenson--TNT