The National Times - Présidentielle en Croatie: les électeurs aux urnes, le chef de l'Etat sortant donné favori

Présidentielle en Croatie: les électeurs aux urnes, le chef de l'Etat sortant donné favori


Présidentielle en Croatie: les électeurs aux urnes, le chef de l'Etat sortant donné favori
Présidentielle en Croatie: les électeurs aux urnes, le chef de l'Etat sortant donné favori / Photo: © AFP

Les Croates ont commencé à voter dimanche pour élire leur président pour les cinq prochaines années, un scrutin qui semble être acquis au chef de l'Etat sortant Zoran Milanovic, un farouche critique du gouvernement.

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Ancien Premier ministre social-démocrate (SDP), élu président en 2020, M. Milanovic devance dans les sondages les sept autres candidats, avec 37% des intentions de vote au premier tour.

Insuffisant donc pour l'emporter dès dimanche soir. Il devrait affronter au second tour, le 12 janvier, Dragan Primorac (20% des intentions de vote), soutenu par les conservateurs au pouvoir (HDZ) du Premier ministre Andrej Plenkovic.

Venu parmi les premiers électeurs dans un bureau de vote à Zagreb, Mladen, 55 ans, dit ne pas avoir "vraiment suivi la campagne".

"Je m'attends à quelque chose de mieux", dit-il à l'AFP, ajoutant avoir eu cet espoir "au cours des trente dernières années".

Le scrutin se déroule avec en toile de fond une inflation importante, une corruption généralisée et une pénurie de main-d'œuvre.

Des soucis qui minent le quotidien de Davor Kallay, la soixantaine, qui dit être sans emploi et être venu voter même s'il ne pense pas que ce scrutin apportera des changements sur le front de l'emploi. "Mais l'espoir c'est ce qui sauve. (J'espère) une baisse de l'inflation et une hausse des salaires", dit-il.

En Croatie, le président est le chef des armées et il est le représentant sur la scène internationale de ce pays de 3,8 millions d'habitants, membre de l'Union européenne (UE) et de l'Otan. S'il a peu de pouvoirs, le président est vu par les Croates comme garant de l'équilibre des pouvoirs.

- "Faux" et "ennuyeux" -

Le président actuel est "la dernière barrière pour empêcher que tous les leviers du pouvoir tombent entre les mains du HDZ", estime ainsi Nenad Horvat, un électeur de Zagreb interrogé par l'AFP la veille du vote.

Durant la campagne, les deux principaux candidats ont échangé insultes et moqueries.

Pour M. Milanovic, Dragan Primorac, 59 ans, est "faux comme un billet de 13 euros et ennuyeux comme un match amical".

Pour M. Primorac, Zoran Milanovic, 58 ans, est "un président pour qui rien n'est sacré, ni la patrie, ni le travail" et qui "se lève à 11H30".

Ancien dirigeant du SDP - qui a soutenu sa nouvelle candidature -, et Premier ministre de 2001 à 2015, M. Milanovic est un homme politique au verbe tranchant, un des plus populaires dans le pays.

Il est passé de la promesse d'une Croatie "progressiste, moderne et ouverte", au début de son mandat actuel, à une rhétorique populiste et souvent offensante.

M. Milanovic a dénoncé l'agression russe contre l'Ukraine, tout en critiquant l'aide militaire fournie pas les Occidentaux à Kiev.

- "Pro-russe" -

Cette politique lui a valu d'être qualifié par le Premier ministre de "pro-russe" qui "détruit la crédibilité de la Croatie auprès de l'Otan et de l'UE".

La Croatie a tout de même fourni à l'Ukraine une aide, notamment militaire, à hauteur de 300 millions d'euros.

Le président affirme vouloir empêcher que la Croatie soit "entraînée dans la guerre" en Ukraine.

"Tant que je suis président, aucun soldat croate n'ira faire les guerres des autres", a-t-il déclaré.

Il accuse M. Plenkovic et son parti de corruption, qualifiant le Premier ministre de "menace sérieuse pour la démocratie croate".

Beaucoup voient cette élection comme un nouveau round entre le président sortant et le Premier ministre.

"Il s'agit toujours du conflit entre le Premier ministre et le président. Tout le reste n'est qu'accessoire", a dit à l'AFP l'analyste politique Zarko Puhovski.

De son côté, M. Primorac fait campagne en se présentant comme "unificateur", en évoquant les valeurs familiales et le patriotisme.

Cette élection montrera "si la Croatie se tourne vers l'Est ou l'Occident (...) vers les divisions ou l'unité", a-t-il déclaré.

Ce médecin, ancien ministre des Sciences et de l'Education (2003-2009), accuse M. Milanovic de "déshonorer la Croatie".

Les sondages sorties de urnes seront publiés dès la fermeture des bureaux de vote, à 19H00 (18H00 GMT), et les résultats officiels dans la soirée.

S.M.Riley--TNT