Malaisie: l'ex-Premier ministre fournit des documents pour obtenir la résidence surveillée
L'ex-Premier ministre malaisien Najib Razak, emprisonné pour son implication dans le scandale de détournement du fonds souverain 1MDB, a transmis de nouveaux documents jeudi à la justice, justifiant selon son avocat, qu'il puisse accomplir sa peine à domicile.
Son recours, examiné par la cour d'appel, repose sur un présumé décret du précédent roi de Malaisie autorisant l'ex-dirigeant de 71 ans à purger sa peine en résidence surveillée, en alternative à la prison.
S'exprimant devant la presse après l'audience, Muhammad Shafee Abdullah, principal avocat de Najib Razak a indiqué que de nouveaux documents avaient été présentés à la cour d'appel. Il n'a pas donné de détails, mais affirmé que les pièces permettent "de prouver définitivement" que ce décret royal existe bel et bien.
Le document n'a jamais été présenté en public et l'ancien monarque ne s'est pas exprimé à ce sujet.
L'audience a été suspendue et ajournée à une date non spécifiée, le temps notamment pour les avocats du gouvernement de vérifier ces nouveaux éléments.
"Nous pourrions répondre ou ne pas répondre à cette attestation. Pour l'instant, nous devons vérifier les documents produits", a réagi devant la cour Shamsul Bolhassan, haut conseiller fédéral.
Si la cour d'appel tranche en faveur de Najib Razak, la Haute cour du pays sera à nouveau appelée à se prononcer.
Le détournement de centaines de millions de dollars du fonds 1MDB, censé œuvrer au développement économique de la Malaisie, pour des dépenses privées comme un superyacht ou des œuvres d'art, a joué un rôle majeur dans la défaite aux élections de Najib Razak et de son parti en 2018.
Ce scandale a déclenché des enquêtes aux Etats-Unis, en Suisse et à Singapour, dont les systèmes financiers auraient été utilisés pour blanchir l'argent.
Najib Razak a commencé à purger une peine de 12 ans de prison en août 2022 pour des infractions liées à l'utilisation abusive de fonds publics provenant de SRC International, une ancienne entité de 1Malaysia Development Berhad (1MDB).
Sa peine a ensuite été réduite de moitié par la commission des grâces de Malaisie.
Il fait l'objet d'autres poursuites dans le cadre de ce scandale financier et doit répondre de quatre chefs d'accusation d'abus de pouvoir en lien avec des pots-de-vin présumés de 2,27 milliards de ringgits (510 millions de dollars) et 21 chefs d'accusation de blanchiment d'argent.
Lundi, l'ancien Premier ministre a commencé à présenter sa défense et dénoncé une persécution "politique". S'il est reconnu coupable, il risque de lourdes amendes et des peines allant jusqu'à 20 ans pour chaque chef d'abus de pouvoir.
L.A.Adams--TNT