Mozambique: nouvelles manifestations, une femme fauchée par la police
De nouvelles manifestations en soutien au leader de l'opposition qui dénonce les résultats des élections d'octobre avaient lieu mercredi au Mozambique, notamment dans la capitale Maputo où des heurts ont éclaté après qu'un véhicule de police a fauché une femme.
L'opposant Venancio Mondlane, qui conteste la victoire à la présidentielle du candidat du parti au pouvoir, le Frelimo, lors du scrutin du 9 octobre, et affirme avoir gagné, a lancé un mouvement de contestation dans la rue, brutalement réprimé par la police depuis des semaines.
Selon des journalistes présents à l'une des manifestations à Maputo, certains ont jeté des pierres sur les forces de sécurité qui ont répliqué par des tirs de balles et de gaz lacrymogène tandis que des heurts éclataient après qu'une femme, qui se tenait derrière une banderole, eut été fauchée.
Dans une vidéo de l'incident, devenue virale sur les réseaux sociaux, un véhicule blindé de la police fonce droit sur la femme, la projetant sur la route. D'autres vidéos la montrent se faisant aider pour monter dans un autre véhicule, apparemment vivante mais grièvement blessée.
"J'ai tout vu de mes propres yeux, elle a le bras cassé, elle a la jambe cassée", a dit un témoin à l'AFP. "On ne sait pas si elle va survivre".
Ailleurs à Maputo, une centaine de manifestants marchaient vers une place du centre de la capitale en criant des slogans tels que "Le Frelimo dehors", a constaté l'AFP.
"Nous demandons que Venancio Mondlane soit notre président parce que c'est ce pourquoi nous avons voté", a dit l'un d'entre eux, Olavio José, 24 ans.
Selon les résultats officiels, le candidat du Frelimo, Daniel Chapo, a remporté la présidentielle avec 71% des voix, contre 20% pour M. Mondlane.
Des manifestations se déroulaient aussi mercredi à Ressano Garcia, côté mozambicain du principal poste-frontière avec l'Afrique du Sud. Des manifestants y empêchaient les poids-lourds de passer, selon les autorités douanières sud-africaines. Ce poste-frontière a été plusieurs fois fermé ces dernières semaines en raison des manifestations post-électorales.
Le Centre pour la démocratie et les droits humains, un groupe de la société civile, a affirmé à l'AFP la semaine dernière que 65 personnes avaient été tuées par la police depuis le début des troubles post électoraux. Le président Felipe Nyusi, qui doit quitter le pouvoir en janvier, a lui évoqué la mort de 19 personnes, dont cinq policiers.
M.A.Walters--TNT