La junte birmane demande de l'aide étrangère après les inondations meurtrières
Le chef de la junte en Birmanie, Min Aung Hlaing, a demandé de l'aide étrangère, une démarche rare, après les inondations qui ont fait au moins 33 morts dans le pays et contraint plus de 235.000 habitants à quitter leur habitation, ont indiqué des médias d'Etat samedi.
"Des responsables du gouvernement doivent contacter des pays étrangers pour recevoir des secours et de l'aide pour les victimes", a déclaré Min Aung Hlaing vendredi, selon le journal Global New Light of Myanmar.
Le même jour, le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, avait annoncé que les inondations provoquées par le typhon Yagi avaient fait au moins 33 morts et entraîné le déplacement de "236.649 personnes", précisant que les communications étaient coupées avec certaines zones.
Plus de 2,7 millions de personnes avaient déjà été contraintes de quitter leur lieu d'habitation en Birmanie en raison du conflit civil en cours.
En outre, les autorités enquêtent sur des informations non confirmées selon lesquelles des dizaines de travailleurs migrants seraient portés disparus à la suite de glissements de terrain dans une zone minière aurifère dans la région de Mandalay (centre), avait expliqué le porte-parole.
- Blocages de l'aide humanitaire -
Des médias officiels ont annoncé que les inondations dans la région et autour de la capitale Naypyidaw avaient entraîné des glissements de terrain et détruit des installations électriques, des immeubles, des routes, des ponts et des maisons.
Un habitant de Sin Thay, près de Naypyidaw, a dit à l'AFP vendredi qu'il avait passé la nuit dans un arbre avec ses deux enfants pour se protéger de la montée des eaux.
Dans la région de Mandalay, des villageois ont utilisé un éléphant pour rejoindre des terres non affectées par les inondations.
Le nord du Vietnam, le Laos et la Thaïlande ont également été sévèrement touchés par les inondations et glissements de terrain survenus après le passage de Yagi, qui a déversé des pluies diluviennes quand il s'est abattu sur la région le week-end précédent.
Près de 300 personnes sont mortes dont 233 au Vietnam, où restent de nombreux disparus qui pourraient alourdir le bilan.
En Birmanie, la junte a bloqué par le passé de l'aide internationale ou fait échouer des programmes d'assistance étrangers.
Mi-juin 2023, elle a suspendu les autorisations de déplacement de groupes d'humanitaires qui tentaient de venir en aide à environ un million de victimes du cyclone Mocha, dans l'ouest de la Birmanie.
Les Nations unies avaient dénoncé une décision "incompréhensible".
Déjà en 2008, quand le cyclone Nargis avait tué au moins 138.000 personnes dans le pays, la junte d'alors avait été accusée de bloquer l'aide d'urgence et d'avoir refusé dans un premier temps de laisser entrer des travailleurs humanitaires et des provisions.
S.Clarke--TNT