The National Times - RDC: verdict attendu dans le procès de la "tentative de coup d'Etat"

RDC: verdict attendu dans le procès de la "tentative de coup d'Etat"


RDC: verdict attendu dans le procès de la "tentative de coup d'Etat"
RDC: verdict attendu dans le procès de la "tentative de coup d'Etat" / Photo: © AFP/Archives

Le verdict dans l'affaire de la "tentative de coup d'Etat", que l'armée de la République démocratique du Congo a dit avoir déjouée en mai, est attendu vendredi devant un tribunal militaire, où la peine de mort a été requise contre 50 des 51 prévenus.

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L'audience a commencé en début d'après-midi sous une tente installée dans une cour de la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, a constaté sur place un journaliste de l'AFP. Le procès se tient depuis début juin dans l'enceinte de cet établissement de la capitale congolaise où les accusés sont incarcérés, et gardé par des soldats armés.

Les 51 prévenus y ont été amenés en fin de matinée. Vêtus de la tenue jaune et bleue des détenus, ils se sont assis sur des chaises en plastique disposées en rangs derrière des barricades métalliques. Le regard vide, la plupart d'entre eux ont gardé une mine fermée.

Parmi eux figurent six étrangers dont trois Américains, un Congolais naturalisé belge ainsi qu'un Britannique et un Canadien, eux aussi des Congolais naturalisés.

Quatre femmes comptent parmi les accusés, de même qu'un expert militaire belgo-congolais, Jean-Jacques Wondo, collaborant avec les services des renseignements de RDC.

Peu avant le début de l'audience, ce dernier a dit à l'AFP espérer encore l'acquittement, avouant sans s'étendre traverser "une épreuve difficile".

Les chefs d'accusation retenus dans ce dossier sont "attentat, terrorisme, détention illégale d'armes et munitions de guerre, tentative d'assassinat, association de malfaiteurs, meurtre, financement du terrorisme".

Seul un prévenu, atteint selon un rapport médical de "troubles psychologiques", n'a pas vu la peine de mort requise contre lui.

Le procès n'a finalement apporté que peu de lumière sur les motivations derrière l'opération du 19 mai et ses éventuels commanditaires.

- "Forcé à porter une arme" -

Ce jour-là à l'aube, dans le quartier huppé de la Gombe à Kinshasa, plusieurs dizaines d'hommes armés vêtus de treillis avaient attaqué le domicile d'un ministre, Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée nationale. Deux policiers commis à sa garde avaient été tués.

Les assaillants avaient ensuite investi le palais de la Nation non loin, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. Installé près du fleuve Congo, l'endroit est vide la nuit.

Les membres du commando s'y étaient filmés brandissant le drapeau du Zaïre, ancien nom de la RDC du temps de Mobutu, le dictateur renversé en 1997, et déclarant la fin du régime de l'actuel chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2019 et largement réélu en décembre dernier.

Le drapeau en question et plusieurs dizaines de fusils d'assaut, étalés devant la table des juges, ont été présentés pendant le procès comme pièces à conviction.

Le périple de la bande manifestement mal organisée pour renverser un régime avait pris fin avec l'intervention des forces de sécurité qui, selon l'armée, avaient interpellé une quarantaine d'assaillants et en avaient tué quatre autres, dont leur chef présumé, Christian Malanga, un Congolais de 41 ans installé aux Etats-Unis.

Le porte-parole de l'armée avait rapidement parlé de "tentative de coup d'Etat étouffée dans l'oeuf", le gouvernement évoquant plus tard une "tentative de déstabilisation des institutions".

Les partisans de Vital Kamerhe ont pour leur part évoqué une tentative d'assassinat.

Tout au long du procès, les accusés se sont bornés à rejeter la responsabilité sur le chef présumé du commando.

Son fils, Marcel Malanga, né aux États-Unis d'une mère américaine, a raconté avoir été embarqué de force par un père autoritaire dans une aventure dont il ne connaissait pas le but. Un autre accusé a affirmé avoir été "forcé à porter une arme".

Pour le ministère public, Marcel Malanga était pourtant "l'un des coordonnateurs" du commando.

Tous les prévenus ont plaidé non coupables et leurs avocats ont réclamé l'acquittement.

Le gouvernement congolais a levé en mars un moratoire sur l'exécution de la peine de mort qui était en vigueur depuis 2003, disant cibler notamment les militaires accusés de trahison, dans un contexte de rébellion armée soutenue par le Rwanda dans l'est du pays.

A.Wood--TNT