Après leur débat, Harris et Trump au pas de charge dans les Etats clés
Après leur débat mardi, qui restera vraisemblablement le seul, Donald Trump comme Kamala Harris accélèrent le rythme et arpentent au pas de charge les Etats décisifs, en quête des précieuses voix susceptible de les départager dans une cinquantaine de jours.
La vice-présidente, sortie victorieuse de cette confrontation de 90 minutes, tente de capitaliser sur cet élan: en Caroline du Nord, elle a affirmé que "l'Amérique était prête pour un nouveau chemin" et "une nouvelle génération de dirigeants".
Elle a accusé à nouveau l'ancien président d'avoir été à l'origine de restrictions "immorales" du droit à l'avortement, en modelant la Cour suprême qui a dynamité en 2022 le droit à l'IVG à l'échelle fédérale.
La démocrate de 59 ans a aussi jugé que "les électeurs méritaient un second débat".
Un peu plus tôt, le milliardaire de 78 ans avait au contraire annoncé qu'il refusait un nouveau duel, tout en assurant avoir gagné le premier.
- Arizona et Caroline du Nord -
Donald Trump organise jeudi un meeting de campagne dans l'Arizona.
Avant son déplacement dans cet Etat de l'Ouest, frontalier du Mexique, il a continué à faire référence sur sa plateforme Truth Social à une affirmation mensongère et raciste selon laquelle des migrants haïtiens volaient des chiens et des chats pour les manger dans la petite ville de Springfield (Ohio).
Le candidat républicain promet en cas d'élection de lutter contre l'immigration illégale à coups d'expulsions massives.
La porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre a estimé que ces théories complotistes "immondes" mettaient "des vies en danger", alors que la mairie de Springfield a dû être évacuée jeudi à la suite d'une alerte à la bombe.
Kamala Harris est donc au même moment à l'autre bout du pays, en Caroline du Nord. La vice-présidente compte sur les voix des Afro-Américains et des jeunes pour l'emporter face au milliardaire républicain dans cet Etat bordé par l'Atlantique.
Comme lors des deux précédentes présidentielles, celle de 2024 pourrait se jouer à quelques milliers de voix dans certains comtés stratégiques de six ou sept Etats pivots, en raison du mode de scrutin - le suffrage universel indirect.
Cette perspective d'une élection serrée fait craindre une vague de contestation potentiellement violente autour des opérations électorales, puisque que Donald Trump a refusé de s'engager à concéder une éventuelle nouvelle défaite.
- Haute sécurité -
Les autorités fédérales ont annoncé jeudi que la certification du résultat de la présidentielle par le Congrès, le 6 janvier prochain, se déroulerait avec le plus haut niveau de sécurité possible pour un événement officiel en Amérique.
A cette date en, 2021, des partisans de Donald Trump avaient attaqué le Capitole pour tenter d'empêcher les parlementaires américains de confirmer la victoire du président démocrate Joe Biden.
Ce dernier, beau joueur, a salué jeudi via une porte-parole la performance "impressionnante" en débat de Kamala Harris, qui l'a remplacé au pied levé après son retrait historique de candidature le 21 juillet.
Mais l'échange de mardi, visionné par plus de 67 millions de téléspectateurs peut-il réellement faire la différence, en particulier dans ces six ou sept Etats pivots que les deux candidats vont labourer d'ici le 5 novembre?
"La mémoire des électeurs est courte", affirme Kyle Kondik, politologue à l'université de Virginie, dans une note. L'analyste assure qu'il reste suffisamment de temps d'ici l'élection du 5 novembre "pour que l'impact du débat - s'il y en a un - s'estompe".
Afin d'éviter un quelconque essoufflement, Kamala Harris entend multiplier les échanges avec la presse locale, elle qui a jusqu'ici donné un nombre très limité d'interviews.
L'ancienne sénatrice sera en déplacement en Pennsylvanie vendredi. Donald Trump participera lui à un événement de campagne dans le Nevada, après une conférence de presse dans la matinée.
A en croire les sondages, une immense majorité des électeurs ont déjà choisi leur camp pour le scrutin. Ils penchent dans d'égales proportions pour la démocrate et pour le républicain, si l'on en croit ces enquêtes d'opinion.
Un débat entre leurs colistiers est lui prévu le 1er octobre, à New York.
N.Taylor--TNT