Gaza: 40 morts dans un raid israélien sur une zone humanitaire selon la Défense civile
La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé la mort mardi de 40 Palestiniens dans une frappe israélienne sur une zone humanitaire, l'armée israélienne affirmant y avoir visé un "centre de commandement" du Hamas, au 12e mois de la guerre.
L'émissaire de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a "condamné fermement" les "frappes aériennes meurtrières d'Israël", Londres a jugé les décès "choquants", la Turquie a dénoncé un "crime de guerre" et l'Egypte a condamné "la poursuite des massacres israéliens".
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien à partir de Gaza. En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne de bombardements aériens suivie d'une offensive terrestre qui ont dévasté le territoire palestinien et fait des dizaines de milliers de morts.
Désormais, ce mouvement "mène une guerre de guérilla et nous sommes toujours en train de combattre des terroristes du Hamas à Gaza et de traquer" ses dirigeants, a-t-il dit.
Alors que la guerre ne connaît pas de répit, un responsable de la Défense civile gazaouie, Mohammed Al-Mughair, a indiqué à l'AFP que "40 martyrs et 60 blessés avaient été récupérés et transférés" dans les hôpitaux voisins après une frappe israélienne sur la zone humanitaire d'Al-Mawassi, dans le sud de Gaza. Quinze personnes sont portées disparues.
- "Sous le sable" -
"Des familles entières ont disparu (...) sous le sable, dans des cratères profonds", a déclaré un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
L'armée israélienne a indiqué avoir mené une "frappe de précision" contre des "cadres du Hamas" à al-Mawassi, un secteur côtier de 46 km2 qu'elle avait pourtant désigné "zone humanitaire" où sont censés se regrouper les Palestiniens appelés à évacués les secteurs ciblés par les bombardements israéliens.
Elle a mis en doute le bilan palestinien des victimes. Selon elle, des "terroristes du Hamas qui opéraient dans un centre de commandement dans la zone humanitaire" ont été ciblés et des chefs militaires du Hamas figurent parmi les morts, dont trois présentés comme "directement impliqués dans l'exécution du massacre du 7 octobre".
Autour de vastes cratères, des dizaines de déplacés ont fouillé le sable à la recherche de leurs biens ensevelis: matelas, vêtements, ustensiles de cuisine, éparpillés au milieu des structures de tentes dépouillées de leurs toiles, arrachées par le souffle de la déflagration, selon un correspondant de l'AFP sur place.
- Missiles "sur nos têtes" -
"Ils nous ont dit de venir à al-Mawassi et nous nous sommes installés ici. La zone a été bombardée sans avertissement", a dit à l'AFPTV un témoin palestinien.
"Il n'y a que des tentes autour de nous, des abris, il n'y a rien ici, et puis nous avons vu les missiles tomber sur nos têtes."
Devant l’hôpital Nasser de Khan Younès, où des victimes ont été transférées, Taghreed Abou Assi, désespérée, raconte avoir identifié le corps de sa soeur. "Mon message au monde: s'ils veulent nous exterminer, qu'ils le fassent, parce que nous sommes fatigués, nous sommes épuisés, nous sommes impuissants."
L'armée israélienne a précédemment ciblé al-Mawassi, zone proche de Khan Younès. En juillet, selon les autorités sanitaires, plus de 90 personnes ont péri dans des frappes, Israël affirmant ensuite y avoir tué le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.
Selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza publié avant l'attaque de mardi, les représailles de l'armée israélienne ont fait au moins 41.020 morts à Gaza, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants.
Les pourparlers sous l'égide des médiateurs -Etats-Unis, Qatar et Egypte- pour parvenir à un cessez-le-feu et une libération d'otages sont dans l'impasse.
T.F.Russell--TNT