The National Times - Libéré, le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza accuse Israël de "torture"

Libéré, le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza accuse Israël de "torture"


Libéré, le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza accuse Israël de "torture"
Libéré, le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza accuse Israël de "torture" / Photo: © AFP

Le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, a accusé lundi Israël de "tortures", à sa libération après plus de sept mois de détention.

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Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur d'al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien, ont été libérés par Israël et transférés vers des centres médicaux de la bande de Gaza, a indiqué lundi une source médicale de l'hôpital des martyrs d'Al Aqsa, à Deir el-Balah (centre).

Cinq d'entre eux y ont été admis et les autres ont été transférés vers des hôpitaux de Khan Younès, d'après cette source.

Sollicitée par l'AFP à propos de la libération des prisonniers et des allégations de torture, l'armée israélienne a indiqué "vérifier ces informations".

Mohammed Abou Salmiya a affirmé avoir été soumis "à de sévères tortures" lors de sa détention en Israël et avoir subi une fracture au pouce.

"Les prisonniers sont soumis à toute sorte de torture", a déclaré le médecin lors d'une conférence de presse. "De nombreux prisonniers sont morts dans les centres d'interrogation et ont été privés de nourriture et de médicaments".

"Pendant deux mois, les prisonniers n'ont mangé qu'une miche de pain par jour", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils étaient "soumis à des humiliations physiques et psychologiques".

Le médecin, arrêté fin novembre, a affirmé avoir été détenu "sans avoir été inculpé".

Les hôpitaux de Gaza ont été durement ciblés depuis le début de l'opération militaire que mène Israël dans le territoire palestinien, après l'attaque sanglante perpétrée dans le sud d'Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus de Gaza.

Israël accuse le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, d'utiliser les hôpitaux à des fins militaires, ce qu'il dément.

L'hôpital al-Chifa a été le théâtre de raids particulièrement intenses de l'armée qui l'a fouillé pièce par pièce.

En avril et mai, au moins trois fosses communes y avaient été découvertes, d'après des sources locales.

"Sous (la) direction (de M. Abou Salmiya), l'hôpital a été le théâtre de nombreuses activités terroristes du Hamas", selon l'armée.

- Retrouvailles -

L'hôpital européen de Khan Younès a annoncé que le chef de son service orthopédique, le docteur Bassam Miqdad, avait également été libéré lundi, "après son arrestation il y a quelques mois".

Un correspondant de l'AFP a vu des hommes retrouver leurs proches et les enlacer à l'hôpital des martyrs d'Al Aqsa.

"La libération du directeur du centre médical Chifa à Gaza, avec des dizaines d'autres terroristes, est un renoncement à la sécurité", a estimé le ministre israélien à la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur X.

En mai, des associations palestiniennes de défense des droits des détenus avaient affirmé que deux Palestiniens, dont un médecin d'al-Chifa, étaient morts dans une prison israélienne, succombant à des "tortures" et à l'absence de soins.

L'armée israélienne avait indiqué à l'AFP "ne pas être informée" de tels faits.

Elle a ouvert une enquête en décembre après la mort en détention de plusieurs Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.

L'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a coûté la vie à 37.877 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

J.Sharp--TNT