The National Times - Législatives: à J-4, la question de ceux qui se désistent même quand ils se détestent

Législatives: à J-4, la question de ceux qui se désistent même quand ils se détestent


Législatives: à J-4, la question de ceux qui se désistent même quand ils se détestent

A quatre jours du premier tour des législatives, la question du barrage au Rassemblement national est posée au camp présidentiel, qui refuse de prendre position avant dimanche, tandis que l'extrême droite accuse la gauche de vouloir contester "dans la rue" sa victoire annoncée.

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Avant même le premier round, le second tour du 7 juillet est déjà dans toutes les têtes: mercredi, la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a réclamé aux chefs de la majorité présidentielle des "engagements simples et clairs" de désistement mutuel en cas de triangulaires pour "faire battre les candidats du Rassemblement national".

"Lorsqu'un candidat républicain sera opposé à un candidat du Rassemblement national, nous soutiendrons le candidat républicain (..) Et vous?", a-t-elle leur a-t-elle écrit en leur proposant une rencontre.

"Il n'y a pas eu encore de premier tour donc, par définition, il n'y a pas de doctrine", lui a indirectement répondu le Premier ministre Gabriel Attal, en marge d'un déplacement à Parçay-Meslay (Indre-et-Loire).

Quelques heures plus tôt, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, s'était elle-aussi refusée à devoir "choisir tout de suite entre un parti qui assume des propos racistes", visant le RN, "et un parti qui est plus que flou sur des faits d'antisémitisme", pique à LFI, tout comme à mettre un "signe égal" entre les deux.

Mardi, le chef de l'Etat et les cadres de sa majorité avaient semblé se diriger vers un mot d'ordre "ni RN ni LFI" lors d'une visioconférence, distinguant le mouvement de Jean-Luc Mélenchon des autres partis de l'alliance de gauche. Un participant a toutefois assuré que le président n'avait pas "tranché".

"Terriblement décevant" que "le président choisisse de ne pas choisir, de se planquer", a fustigé le tenant de l'aile sociale-démocrate du PS, Nicolas Mayer-Rossignol, qui a rappelé à Emmanuel Macron qu'il devait "ses élections à des millions de citoyens qui ont accepté de voter pour lui pour barrer la route à l'extrême droite".

- "Prêts" -

Le patron d'Horizons, Edouard Philippe, n'a guère été plus disert. "J'aurai l'occasion de m'exprimer de façon extrêmement claire sur le sujet au soir et au lendemain du premier tour", a-t-il déclaré, mais pas avant pour que ce ne soit pas "la seule chose dont on va discuter dans les derniers jours de la campagne".

Au contraire, il a espéré qu'un "espace central" (incluant une partie de la gauche et de la droite) s'impose comme "une alternative" à la "tenaille" entre RN et LFI.

Mais déjà le ténor LR Xavier Bertrand a rejeté la main tendue, défendant "une quatrième offre" pour "éviter à la fois le RN, le Front Populaire et le statu quo macroniste".

A gauche, la stratégie de second tour ne fait pas non plus l'unanimité. Si les socialistes et les écologistes ont signé un appel en faveur d'un désistement pour battre le RN, également paraphé par plusieurs macronistes dont Clément Beaune; les Insoumis verront pour leur part "au cas par cas", a prévenu l'eurodéputée mélenchoniste Manon Aubry.

A un mois des JO, l'exécutif s'est en tout cas attaché à montrer qu'il était "prêt" pour cette échéance. "Maintenant, le déroulement est une autre histoire", a mis en garde la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, en rappelant qu'"il y aura des arbitrages en matière de sécurité, de transport".

"Tout ça suppose un peu d'expérience de la gestion de l'Etat", a-t-elle poursuivi, accusant le Rassemblement national de s'être "toujours désintéressé" des JO "ou de n'avoir fait qu'agiter les polémiques", et les Insoumis d'avoir "systématiquement voté contre toutes les lois olympiques" affirmant qu'ils "ne connaissent rien au dispositif de sécurité des Jeux et ont même appelé à une forme de sabotage avec de la grève avant et pendant les Jeux".

La ministre des Sports a par ailleurs concédé des "risques de violences" au lendemain des élections, tout en se refusant à toute "inquiétude" et en évoquant seulement "une vigilance renforcée".

"Si nous gagnons les élections législatives, alors oui, probablement, il y aura des manifestations dans les rues", a également prédit Marine Le Pen, désignant par avance "l'extrême gauche" d'en être "responsable".

Une réponse aux propos d'Emmanuel Macron, qui a renvoyé dos à dos les "deux extrêmes" en début de semaine, affirmant que les programmes du RN comme du Nouveau Front populaire à gauche mèneraient "à la guerre civile".

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T.Cunningham--TNT