The National Times - Rishi Sunak encore fragilisé par son absence à la cérémonie du D-Day

Rishi Sunak encore fragilisé par son absence à la cérémonie du D-Day


Rishi Sunak encore fragilisé par son absence à la cérémonie du D-Day
Rishi Sunak encore fragilisé par son absence à la cérémonie du D-Day / Photo: © POOL/AFP

Déjà à la peine à l'approche des législatives au Royaume-Uni, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a vu ses difficultés s'aggraver vendredi, après avoir été contraint de s'excuser pour avoir privilégié une interview aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement.

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Rien n'y fait. Ni ses propositions choc comme le retour d'un service national pour les jeunes, ni ses attaques contre les travaillistes ne l'ont aidé à redresser la barre dans les sondages depuis qu'il a convoqué, à la surprise générale, des élections le 4 juillet.

Et sa campagne, lancée sous une pluie battante sur le perron du 10, Downing Street, a subi une nouvelle semaine difficile: irruption tonitruante du nationaliste anti-immigration Nigel Farage dans la course, accusations de mensonge lors d'un débat télévisé et finalement faux pas à l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement.

Rishi Sunak avait plus tôt participé à une cérémonie au mémorial britannique de Ver-sur-Mer, mais l'absence du Premier ministre au principal évènement de ces commémorations a suscité étonnement et critiques au Royaume-Uni, l'un des principaux artisans du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944.

"Après réflexion, c'était une erreur de ne pas rester en France plus longtemps, et je m'en excuse", a-t-il écrit sur X. "Cet anniversaire devrait être dédié à ceux qui ont fait le sacrifice ultime pour notre pays. La dernière chose que je souhaite, c'est que les commémorations soient éclipsées par la politique".

La bronca a été d'autant plus forte que le chef du gouvernement est rentré pour enregistrer un entretien télévisé, l'occasion surtout de se défendre après avoir été accusé de mensonges lors d'un débat avec le chef du Labour, Keir Starmer, qu'il a accusé de vouloir alourdir la charge fiscale des ménages sur la base de chiffres contestés.

Le leader travailliste, bien parti pour devenir le prochain Premier ministre, était lui à Omaha Beach, et a pu en profiter pour s'afficher avec Volodymyr Zelensky à qui il a promis de maintenir le soutien britannique face à l'invasion russe s'il est élu.

"Rishi Sunak devra répondre de son choix. Pour moi, il n'y avait qu'un seul choix, c'était d'être là", a commenté Keir Starmer.

- Effet Farage -

En position de force, le Labour réunit ses dirigeants vendredi pour valider son programme officiel qui sera publié, comme celui des Tories, la semaine prochaine, étape clé lançant la dernière ligne droite de la campagne.

A moins de quatre semaines du renouvellement des 650 députés de la Chambre des Communes, les conservateurs, au pouvoir depuis 14 ans, affichent un retard de plus de 20 points en moyenne dans les sondages derrière le Labour.

Minés par la valse des Premiers ministres depuis le Brexit, la crise du service public de santé et la chute du pouvoir d'achat provoquée par la forte inflation depuis deux ans, les Tories sont également menacés par la progression du parti anti-immigration Reform UK.

Ce dernier se rapproche du parti au pouvoir dans certains sondages et a gagné une visibilité nouvelle avec l'entrée en campagne lundi de son fondateur, le très médiatique Nigel Farage, acteur majeur de la victoire du Brexit lors du référendum de 2016.

Un succès de Reform UK dans les urnes priverait les conservateurs de voix précieuses dans certaines circonscriptions disputées.

"Rishi Sunak n'a même pas pris la peine d'assister aux cérémonies internationales d'Omaha Beach", a critiqué Nigel Farage. "Les patriotes qui aiment leur pays ne devraient pas voter pour lui."

L.Johnson--TNT