Le patron de Paris-2024 "respecte" l'appel du CIO à exclure les Russes
Le président du comité d'organisation des Jeux de Paris-2024, Tony Estanguet, a déclaré dimanche "respecter" l'appel "courageux" du CIO à exclure les athlètes russes, même si la décision est "difficile" pour les sportifs concernés.
Commencée il y a 10 jours, l'invasion russe de l'Ukraine, réalisée avec l'aide du Bélarus, suscite un tollé mondial et la Russie est de plus en plus isolée sur la scène diplomatique, financière et sportive.
Le Comité international olympique (CIO) a recommandé lundi de bannir Russes et Bélarusses des compétitions sportives jusqu'à nouvel ordre, rompant avec une longue tradition de non-intervention dans les débats politiques.
"Je le respecte, cet appel", a déclaré à l'AFP Tony Estanguet, actuellement à Pékin pour assister aux Jeux paralympiques d'hiver (4-13 mars), y soutenir l'équipe de France et y préparer le rendez-vous de 2024.
"Parce que je sais que c'est une décision qui est loin d'être simple pour le monde du sport qui, traditionnellement, essaie de préserver les athlètes et de les tenir éloignés des conséquences des décisions politiques autant que possible."
Mais il juge qu'une exception était nécessaire dans le cas de l'Ukraine.
"Le monde du sport, de manière assez unanime et collective, a souhaité réagir à cette guerre", a-t-il souligné.
"Je trouve que c'est bien, entre guillemets, de voir ce monde du sport capable de sortir un peu de son habituel positionnement pour, à situation exceptionnelle, avoir une décision exceptionnelle."
Ex-athlète lui-même, Tony Estanguet, triple champion olympique de canöe, a toutefois dit comprendre les sentiments des sportifs russes et bélarusses - dont ceux exclus des Paralympiques de Pékin.
"C'est difficile (...) parce qu'on connaît certains de ces athlètes. On sait qu'ils n'y sont pas pour grand-chose dans tout ça", a-t-il souligné.
"Mais c'est, malgré tout, une décision courageuse, forte, qu'il faut respecter. Parce que le monde du sport doit aussi contribuer à cet élan international qui vise à trouver toutes les solutions pour faire rétablir la paix."
Tony Estanguet n'a toutefois pas voulu se prononcer sur les conséquences, encore floues, que l'appel du CIO pourrait avoir sur les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
"La guerre a commencé il y a 10 jours", a-t-il souligné. C'est trop tôt pour se projeter en 2024."
T.Bennett--TNT