JO d'hiver 2030: l'attente s'étire pour le directeur général
Toujours pas de fumée blanche au Cojo: réunis lundi pour l'inauguration à Marseille de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), les principaux organisateurs des JO-2030 dans les Alpes françaises n'ont toujours pas confirmé l'arrivée de Cyril Linette au poste de directeur général.
Ardemment souhaitée par plusieurs acteurs du dossier, la désignation de celui qui sera le bras droit d'Edgar Grospiron à la tête du comité d'organisation (Cojo) avait déjà été repoussée une première fois lundi dernier.
Elle l'a donc encore été lundi à Marseille, à l'issue d'un nouveau bureau exécutif, les principaux dirigeants du projet assurant néanmoins qu'elle était désormais réellement imminente.
"Pour des questions de formalité, aujourd'hui on parle de la Solideo. Mais ne vous inquiétez pas, dans trois jours il y a un conseil d'administration et les choses vont être clarifiées", a ainsi déclaré le patron du comité d'organisation Edgar Grospiron. Un conseil d'administration du Cojo est en effet prévu jeudi à Lyon.
A la question de savoir si le nom de Cyril Linette, ancien directeur général du journal L'Equipe et ex-dirigeant du PMU, était bien celui qui allait être choisi, Grospiron a par ailleurs répondu: "Je n'en ai pas d'autre".
- "secret de Polichinelle" -
"On a pris la décision de ne pas le faire aujourd'hui. On était partagés mais on s'est dit qu'aujourd'hui, c'était le temps de la Solideo. Et que si on parlait du Cojo et du reste, on ne parlerait plus de la Solideo", a de son côté expliqué Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), qui a aussi pris lundi la présidence de la Solideo.
La structure, chargée de la livraison des ouvrages olympiques pérennes (patinoire, villages olympiques, piste de bobsleigh etc.) aura une présidence tournante, assurée à tour de rôle par le président de la région Paca et par celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes, actuellement Fabrice Pannekoucke.
"Donc ça n'est pas le temps du DG. Le Cojo, ça sera son heure plus tard. Mais il n'y a pas beaucoup de temps à attendre puisque de toutes façons c'est jeudi", a aussi assuré Renaud Muselier. "Honnêtement, c'est un secret de Polichinelle", a-t-il ajouté, interrogé à propos du nom de Cyril Linette.
Mais à moins de cinq ans de l'évènement et alors que la désignation de Grospiron avait déjà été tardive, la structuration d'Alpes-2030 prend tout de même plus de temps que prévu. Et comme le confiait à l'AFP il y a quelques jours un élu sous couvert d'anonymat, "rien ne semble simple" pour le projet.
"Edgar Grospiron esquivait les bosses ou passait au-dessus", a plaisanté lundi à Marseille David Lappartient, le président du CNOSF. Le champion olympique 1992 de ski de bosses va donc devoir patienter encore quelques jours pour compléter son binôme.
- "sur ses deux jambes" -
Mais avec l'inauguration lundi de la Solideo, une structure dotée d'un budget d'un milliard d'euros, Alpes-2030 a tout de même franchi une étape-clé. "C'est encore une pièce du puzzle qui a été assemblée aujourd'hui. C'est même un pilier de notre projet", a ainsi déclaré Grospiron à Marseille.
"On est en ordre de marche, déterminés, organisés. On peut accélérer et on est opérationnels face à un calendrier contraint", a de son côté assuré Renaud Muselier.
Quant à la ministre des Sports Marie Barsacq, elle a évoqué un projet qui marche désormais "sur ses deux jambes, le Cojo et la Solideo". "On est dans le concret", a-t-elle résumé.
Nommé fin février à la tête de la Solideo, Damien Robert a pour sa part présenté "quatre ouvrages très structurants qui vont être lancés dans les prochaines semaines: les villages olympiques de Briançon et Nice, le plus gros de la candidature, la patinoire olympique de Nice, seul équipement neuf de la candidature, et la piste de bobsleigh et de luge de La Plagne, qui va être complètement réhabilitée".
Et pour lui aussi, le temps presse. "Il y a quelque part un petit sentiment d'urgence, bien sûr, puisqu'on a moins de cinq ans pour tout livrer", avait-il ainsi reconnu la semaine dernière lors d'une interview avec l'AFP.
P.Jones--TNT