The National Times - Pas de répit dans les incendies à Los Angeles, où le vent souffle

Pas de répit dans les incendies à Los Angeles, où le vent souffle


Pas de répit dans les incendies à Los Angeles, où le vent souffle
Pas de répit dans les incendies à Los Angeles, où le vent souffle / Photo: © AFP

Los Angeles ne connaît pas de répit: des vents chauds et puissants menacent mardi d'attiser plus encore les flammes qui défigurent la deuxième ville des Etats-Unis depuis une semaine et ont fait au moins 24 morts.

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Les services météo américains (NWS) ont placé des parties du comté de Los Angeles et de celui -voisin- de Ventura comme étant en "situation particulièrement dangereuse" à cause des vents.

Les vents de Santa Ana, bourrasques chaudes et sèches typiques de cette région l'hiver, devaient en effet se renforcer mardi jusqu'à plus de 110 km/h.

Le taux d'humidité, très faible, et la végétation, très sèche, peuvent conduire à une "expansion ultrarapide du feu" dans certaines zones, mettent en garde les météorologues, qui ont aussi placé une grande partie du sud de la Californie en alerte rouge.

Les dégâts sont immenses: plus de 12.000 habitations, bâtiments et véhicules ont été détruits ou endommagés, et des quartiers entiers rasés, alors que 88.000 personnes sont toujours déplacées et au moins 24 décédées.

"Ma maison a brûlé, je le sais. J'ai vu des photos: il ne reste que la cheminée. Mais j'ai besoin de le voir de mes propres yeux pour y croire", a confié à l'AFP Fred Busche.

Refusant de quitter le complexe d'appartements qu'il gère, Jeff Ridgway a expliqué à l'AFP l'avoir préservé des flammes en puisant des seaux d'eau dans la piscine pour éteindre un eucalyptus dangereusement proche.

"C'était la guerre", a raconté ce sexagénaire. "Mais j'étais têtu, je me suis battu".

- "Tout va bien se passer" -

Les deux principaux incendies ont parcouru 9.700 hectares dans le quartier huppé de Pacific Palisades, et plus de 5.500 dans la ville d'Altadena, juste au nord de Los Angeles.

Depuis des jours, des équipes accompagnées de chiens recherchent des victimes dans les ruines. Lundi, 1.800 habitations ont été inspectées, selon le shérif du comté de Los Angeles. "La bonne nouvelle c'est que n'avons trouvé aucun corps", a ajouté Robert Luna. "Nous ne voulons plus que le bilan augmente".

Ces incendies, parmi les pires de l'histoire de la Californie, pourraient être les plus coûteux jamais connus, d'après des estimations provisoires.

A Altadena, Zahrah Mihms tente de contenir l'angoisse de son petit Ethan, quatre ans.

"J'essaie de lui faire oublier ce qui se passe et de lui dire: +Tout va bien. Notre maison a eu un petit bobo, mais on va la réparer. Tout va bien se passer"+, raconte-t-elle, encore chaussée des pantoufles qu'elle portait lorsqu'elle a fui les flammes.

Des centaines de milliers d'enfants ont repris l'école lundi, mais les établissements scolaires situés dans les zones évacuées restent fermés.

Au total, des milliers de pompiers sont à pied d'oeuvre et ont reçu des renforts humains et matériels, dont des dizaines de camions citernes.

Ils ont été mobilisés sur un nouveau foyer qui s'est déclenché tard lundi, à Oxnard, à 80 km de Los Angeles.

- "Poussière fine" -

Après des problèmes pour combattre les flammes dans le secteur de Pacific Palisades en raison de bouches d'incendie à sec ou avec une faible pression, qui ont notamment entraîné des critiques sur la gestion des feux, le chef des pompiers Anthony Marrone a assuré mardi qu'il y avait bien de "l'eau et de la pression" dans le secteur d'Altadena.

Cible de ces critiques, venant notamment du prochain président républicain des Etats-Unis Donald Trump, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a demandé "un examen indépendant complet" des services de distribution d'eau de Los Angeles.

L'attention des autorités se porte aussi sur les fumées et les cendres générées par les brasiers, déplacées par les vents.

"Les cendres ne sont pas que de la saleté. C'est de la poussière fine qui peut irriter ou endommager votre système respiratoire et d'autres parties de votre corps", a prévenu Anish Mahajan, du service de santé publique du comté. Les autorités appellent ainsi la population à porter un masque.

De quoi propager le feu à la vitesse de l'éclair, d'autant que deux années très pluvieuses avaient fait naître une végétation luxuriante, qui s'est ensuite desséchée au cours de huit mois sans précipitation.

Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.

N.Roberts--TNT