Wall Street ouvre en baisse, à l'orée d'une semaine écourtée
La Bourse de New York évolue en baisse lundi peu après l'ouverture, en manque de direction à l'orée d'une semaine pauvre en résultats et en indicateurs, qui sera marquée par le jour férié de Thanskgiving aux Etats-Unis, jeudi.
Vers 14H05 GMT, le Dow Jones cédait 0,01%, l'indice Nasdaq lâchait 0,64% et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,32%.
"Il n'y a pas beaucoup de conviction sur le marché ce matin, mais il existe un petit biais lié aux préoccupations relatives à la croissance", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.
En l'absence de résultats d'entreprises marquants ou d'indicateurs macroéconomiques, "la seule chose qui affecte les actions est la situation en Chine, parce que les cas flambent de nouveau" et suscitent des inquiétudes concernant l'activité de la deuxième économie du monde.
La Commission nationale de la santé (NHC) a fait état lundi d'un nouveau sommet depuis fin avril, avec 24.730 nouveaux cas. Le rythme de contagion a plus que doublé en une semaine.
Et la Chine a annoncé lundi la mort de deux nouveaux malades du Covid-19, des personnes âgées de Pékin.
L'activité sur la place new-yorkaise est "modérée, parce que nous sommes dans une semaine avec un jour férié", a expliqué Karl Haeling, de LBBW. "Et le volume des échanges va être limité" jusqu'à jeudi, jour de la fête de Thanksgiving. Les marchés seront fermés ce jour-là. Et vendredi, la séance sera nettement plus courte que d'ordinaire.
Le manque d'intervenants et de volume sur le marché pourrait en augmenter la volatilité, a averti l'analyste. L'indice VIX, qui mesure la volatilité à Wall Stret, remonte d'ailleurs quelque peu lundi.
Sur le marché obligataire, les taux se détendent légèrement, après une intervention, samedi, du président de l'antenne d'Atlanta de la Banque centrale américaine (Fed), Raphael Bostic.
Le responsable a estimé approprié en l'état un relèvement supplémentaire de 0,75 point de pourcentage à un point du taux directeur de la Fed pour juguler l'inflation.
Cela le porterait à une fourchette comprise entre 4,50% et 4,75% à son pic, soit beaucoup moins qu'anticipé par les opérateurs, qui le voient aller au-delà de 5%.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se contractait à 3,80%, contre 3,82% vendredi.
A la cote, Disney décollait (+7,08% à 98,30 dollars) après le débarquement de son directeur général, Bob Chapek, remplacé par Bob Iger, patron emblématique du géant du divertissement de 2005 à 2020.
Bob Chapek paye les résultats jugés décevants de l'entreprise de Burbank (Californie), plombés notamment par le coût du développement des plateformes de streaming de Disney. Or celles-ci sont considérées comme le vecteur de croissance privilégié de l'entreprise.
La vitalité de Disney tirait, à elle seule, le Dow Jones, avec l'aide de la chaîne de magasins de bricolage Home Depot (+1,06%) et le laboratoire Amgen (+0,91%).
A l'opposé, Apple (-1,48%), Amazon (-1,55%) ou le fabriquant de semi-conducteurs AMD (-1,75%) faisaient grise mine.
Le secteur des cryptomonnaies reste en zone de turbulences, après le dépôt de bilan de la plateforme FTX, il y a dix jours. Le site d'échanges Coinbase poursuivait sa glissade (-5,57%), de même que Silvergate Capital (-4,76%), souvent surnommée "crypto banque".
Tesla reculait (3,59% à 173,73 dollars), après un nouveau rappel de véhicules, lié à un dysfonctionnement des phares arrière de plus de 300.000 Model Y et Model 3. Le patron du constructeur, Elon Musk, continue également de faire la Une pour sa restructuration de Twitter, dont il a pris le contrôle fin octobre.
Plusieurs compagnies ferroviaires sont par ailleurs sanctionnées après le rejet, lundi, par un syndicat majeur du rail d'un nouvel accord de branche. Quatre des douze syndicats du secteur ont refusé les termes proposés à ce jour, ce qui fait planner la menace d'une grève, début décembre.
CSX (-0,66%), Canadian National (-0,51%) et Canadian Pacific (-0,74%) étaient ainsi tous dans le rouge.
R.Hawkins--TNT