Wall Street termine en repli, les yeux sur le consommateur
La Bourse de New York a clôturé en repli mercredi, refroidie par des résultats mitigés de la part de grands distributeurs même si les ventes au détail aux Etats-Unis sont restées soutenues le mois dernier.
L'indice Dow Jones a cédé 0,12% à 33.553,83 points, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 1,54% à 11.183,66 points et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,83% à 3.958,79 points.
Parmi les nouvelles positives du jour, les ventes au détail ont augmenté à un rythme plus rapide que prévu en octobre à +1,3% contre +1,2% attendu.
Mais cette hausse est notamment à imputer au retour d'une augmentation des prix de l'essence à la pompe qui a fait grimper les ventes de stations-service de 4,1% sur le mois.
"Les ventes au détail n'étaient pas mauvaises mais le problème est venu des résultats de grands de la distribution qui ont entraîné vers le bas d'autres distributeurs", a indiqué à l'AFP Adam Sarhan de 50 Park Investments.
Ainsi, la chaîne de grands magasins Target a enregistré des profits trimestriels plus faibles qu'attendu et l'enseigne a révisé à la baisse ses objectifs de ventes pour les fêtes de fin d'année. Target a aussi indiqué prévoir un plan de réduction des coûts sur les trois prochaines années.
L'action a accusé le coup, perdant 13,12%, tandis que d'autres titres de chaînes ont suivi comme Best Buy, spécialiste de l'électronique (-8,54%) ou Costco, la chaîne de semi-gros ((0,45%).
Les magasins Lowe's, consacrés à l'amélioration de la maison, s'en sont mieux sortis (+2,99%) après un bénéfice trimestriel et des ventes meilleures que prévu.
Auto Parts, une chaîne de pièces détachées automobiles, a chuté de 15,23% après des résultats trimestriels décevants et des projections moroses.
"Les investisseurs se concentrent désormais sur les comptes des distributeurs et sur l'appétit du consommateur à l'avenir", a commenté Adam Sarhan.
"Car les ventes au détail nous parlent du passé, mais les investisseurs s'intéressent à ce qu'il va se passer. Ils veulent s'assurer que le consommateur va continuer à acheter malgré la forte inflation et la hausse des taux d'intérêt sur les crédits", a-t-il poursuivi.
Du côté de la technologie, les fabricants de composants et de semi-conducteurs ont souffert et plombé le Nasdaq.
Micron Technology a prévenu qu'il allait réduire sa production de plaquettes de puces, qui entrent dans la fabrication de nombreux appareils électroniques, évoquant un ralentissement de la demande. L'action a chuté de 6,70%.
Nvidia, le fabricant de cartes graphiques pour jeux video notamment, a clos en baisse de 4,54%, peu avant d'annoncer ses résultats après la clôture.
L'accès de faiblesse des semi-conducteurs a touché aussi AMD (-4,81%), Qualcomm (-4,20%), Intel (-3,84%) mais également Tesla (-3,86%).
Parmi les nouvelles macroéconomiques qui ont affecté les indices, la production industrielle américaine s'est légèrement tassée en octobre (-0,1%) et celle de septembre a été nettement revue à la baisse.
Pour Paul Ashworth, de Capital Economics, "la solidité des ventes au détail malgré des coûts d'emprunt plus hauts est encourageante, mais l'activité manufacturière ralentit lentement succombant au malaise général".
Au Royaume-Uni, l'inflation a été propulsée à 11,1% sur un an en octobre, un nouveau sommet depuis 41 ans, tirée par une nouvelle hausse des coûts de l'énergie.
La société uruguayenne de paiements DLocal, cotée sur le Nasdaq, a vu son action s'écrouler de plus de 50% à 10,46 dollars après qu'un fonds d'investissements a indiqué prendre une position vendeuse (short) sur le titre.
Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans ont reculé à 3,69% contre 3,76% la veille.
L'un des gouverneurs de la banque centrale américaine (Fed) s'est montré mercredi favorable à une hausse des taux moins rapide lors de la prochaine réunion, mi-décembre, évoquant un relèvement d'un demi-point de pourcentage, contre trois-quarts de point lors des dernières réunions.
F.Lim--TNT