Toyota dévoile sa nouvelle Prius en plein débat sur les hybrides
Le géant automobile japonais Toyota a présenté mercredi la cinquième génération de son modèle emblématique Prius, défricheur il y a 25 ans du marché des véhicules hybrides, une technologie dont la performance environnementale est toutefois de plus en plus controversée.
"Avec l'intérêt actuel pour les véhicules électriques, il n'y a pas un jour sans que l'on nous demande: +Combien de temps allez-vous encore produire des hybrides?+" a déclaré Simon Humphries, responsable mondial du design chez Toyota, presque sur la défensive lors d'une présentation à Tokyo.
Toyota vient aussi de se lancer sur le marché porteur des véhicules électriques, avec pour objectif d'en vendre 3,5 millions d'unités par an dans le monde d'ici à 2030.
Mais le numéro un mondial de l'automobile continue parallèlement de miser lourdement sur les véhicules hybrides, qui combinent technologies thermiques et électriques.
"Les véhicules électriques sont une solution importante (pour le climat, NDLR), mais ils ne sont pas toujours la meilleure option pour tous. Dans un monde pluriel, nous avons besoin d'une diversité d'options", a ajouté M. Humphries, rappelant le mantra du PDG de Toyota, Akio Toyoda.
La Prius, écoulée à plus de cinq millions d'exemplaires depuis le lancement du premier modèle en 1997, "est une voiture écologique à la portée de tous (...). Nous devons avoir des solutions écologiques à la portée du plus grand nombre", a-t-il insisté.
En 25 ans, Toyota a vendu plus de 20 millions de véhicules hybrides dans le monde (tous modèles confondus), permettant de "réduire les émissions de CO2 d'environ 162 millions de tonnes", a-t-il encore affirmé.
D'un design très sportif, la nouvelle Prius revendique une autonomie en conduite électrique environ 50% plus élevée que sa génération précédente. Elle sera lancée cet hiver dans le monde entier, et dans une version hybride rechargeable au printemps 2023.
L'efficacité environnementale des hybrides est cependant de plus en plus controversée, notamment parce qu'elle varie beaucoup en fonction de l'usage réel de ces véhicules.
Le Parlement européen a approuvé fin octobre un texte bannissant les ventes de véhicules thermiques neufs à compter de 2035 en Europe, y compris les hybrides.
"Bien que les hybrides présentent moins d'émissions que les véhicules à moteurs thermiques traditionnels, seuls les véhicules électriques et à hydrogène ont le potentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre à un niveau compatible avec l'accord de Paris", qui prévoit de limiter le réchauffement mondial à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle, a plaidé mercredi l'ONG Greenpeace.
L.A.Adams--TNT