The National Times - Grève: métro très perturbé à Paris mais pas de cohue

Grève: métro très perturbé à Paris mais pas de cohue


Grève: métro très perturbé à Paris mais pas de cohue
Grève: métro très perturbé à Paris mais pas de cohue / Photo: © AFP/Archives

Peu de métros circulaient jeudi matin à Paris en raison d'une grève à l'appel de l'ensemble des syndicats de la RATP pour des hausses de salaire et une amélioration des conditions de travail, tandis que d'autres secteurs, invités à cesser le travail par la seule CGT, devraient connaître une mobilisation plus modeste.

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Sur la ligne 6, opérationnelle seulement entre Nation et Place d'Italie, les rames circulant étaient peu remplies, beaucoup de salariés ayant visiblement opté pour le télétravail ou une journée de congé avant un week-end de trois jours en raison du 11 Novembre.

"Franchement ça a été", a lancé une femme en pressant le pas sur le quai en direction de la sortie. "C'est mieux que d'habitude!", se réjouissait une autre.

Seules les lignes entièrement automatisées 1 et 14 devaient rouler normalement, mais avec un "risque de saturation", selon la RATP. Cinq lignes sont entièrement fermées (2, 8, 10, 11 et 12), les autres ne roulant qu'aux heures de pointe, avec un service fortement dégradé.

La situation n'est pas meilleure sur le RER A où un train sur trois circule en moyenne. Sur le RER B, la fréquence est de un train sur deux.

A la SNCF en revanche, le mouvement soutenu par la seule CGT-Cheminots s'annonce bien moins suivi, avec un trafic normal sur les TGV et légèrement perturbé sur les Intercités.

Sur les lignes TER, neuf trains sur dix circulent en moyenne et, en Ile-de-France, quelques perturbations sont à prévoir sur certaines lignes du Transilien.

- Les retraites en toile de fond -

L'ensemble des syndicats (CGT, FO, Unsa, Solidaires) de la RATP ont appelé de longue date à la mobilisation pour demander des hausses de salaire et une amélioration des conditions de travail.

La RATP, comme les autres entreprises du secteur des transports, souffre d'un sous-effectif chronique à cause de difficultés de recrutement et subit une explosion de l'absentéisme, notamment sur son réseau de bus.

Les ressources humaines seront "le premier sujet sur la table" après sa prise de fonction à la tête de la RATP, a d'ailleurs insisté Jean Castex lors de son audition mardi devant le Sénat. L'ancien Premier ministre a promis l'ouverture de négociations sur les salaires "dès décembre 2022".

Les agents RATP ont bénéficié d'une hausse moyenne de 5,2% des rémunérations cette année, selon la direction.

Autre motif de mobilisation: la future réforme des retraites avec un report possible de l'âge légal de départ et la fin des régimes spéciaux, avance une source proche de la direction.

Il s'agit de "montrer que si on veut mobiliser, on sait mobiliser", a affirmé mercredi Frédéric Souillot, secrétaire général de FO, dressant un parallèle avec la journée du 13 septembre 2019 qui avait précédé la grande mobilisation contre la réforme des retraites de l'hiver 2019-2020.

Frédéric Souillot doit se rendre au côté des grévistes de la RATP dans la matinée. FO, deuxième syndicat de la régie, est majoritaire chez les conducteurs de métro.

- Philippe Martinez à Nîmes -

Il ne participera en revanche pas à la manifestation prévue en début d'après-midi à Paris, qui s'inscrit dans le cadre d'une journée de mobilisation nationale et interprofessionnelle à l'appel de la seule CGT décidée récemment.

FO, qui s'était associée à la journée de mobilisation du 18 octobre, au plus fort du mouvement dans les raffineries, pour protester contre les réquisitions, a choisi cette fois-ci de ne pas s'associer à la CGT, de même que FSU et Solidaires.

La précédente journée à l'appel de la seule CGT, le 27 octobre, en pleines vacances scolaires, avait peu mobilisé: la police avait recensé 14.000 manifestants en province et 1.360 à Paris. La CGT n'avait pas donné de chiffre.

Mercredi, Frédéric Souillot a fustigé la multiplication des journées de manifestation "saute-mouton", estimant que cette stratégie "non seulement c'est contre-productif, deuxièmement ça fait peu bouger les choses, troisièmement ça use les troupes".

Les autorités parient sur 40 à 50.000 manifestants au niveau national, et "moins de 5.000 à Paris".

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ne sera pas à Paris, ayant fait le choix de défiler à Nîmes où il est en déplacement dans le cadre des élections professionnelles dans la fonction publique.

N.Taylor--TNT