The National Times - Cyberharcèlement de Magali Berdah: peines de prison requise contre tous les prévenus

Cyberharcèlement de Magali Berdah: peines de prison requise contre tous les prévenus


Cyberharcèlement de Magali Berdah: peines de prison requise contre tous les prévenus
Cyberharcèlement de Magali Berdah: peines de prison requise contre tous les prévenus / Photo: © AFP/Archives

"L'espace numérique n'est pas une zone de non droit": le parquet a requis mardi des peines allant de cinq mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme, contre 13 personnes jugées à Paris pour le cyberharcèlement de Magali Berdah, l'ancienne "reine des influenceurs".

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"Insultes, menaces, propagation de rumeurs, incitation au suicide, publication de données personnelles: rien n'a été épargné" à Mme Berdah, a souligné dans son réquisitoire devant le tribunal correctionnel la substitut du procureur, Sophie Touchais.

Or "le cyberharcèlement ne s'arrête pas à internet, il s'infiltre dans votre vie et dans celle de vos proches" et "peut conduire au suicide", a-t-elle ajouté, soulignant les graves répercussions psychologiques de cette affaire pour la victime, venue raconter à la barre qu'elle avait été "à deux doigts de (se) jeter par la fenêtre".

La magistrate a en outre demandé au tribunal de contraindre tous les prévenus à suivre un stage de citoyenneté.

De telles réquisitions montrent qu'"on est à un tournant dans la prise de conscience de ce qu'est le cyberharcèlement et la gravité de ses conséquences", a commenté auprès de l'AFP, lors d'une suspension d'audience, l'une des avocates de Mme Berdah, Me Rachel-Flore Pardo.

La peine la plus lourde, soit un an de prison dont six mois avec sursis, a été requise contre un homme de 32 ans, qui avait écrit à la victime: "Dommage que Hitler ne s'est pas occupé de tes grands-parents".

Dans ce dossier, "l'antisémitisme et le sexisme ont agi comme un booster du cyberharcèlement", a observé devant le tribunal Mme Pardo.

"Rien ne saurait justifier la violence, et certainement pas le comportement de la personne qui en est la cible", a-t-elle ajouté, en référence aux polémiques ayant visé Shauna Events, la société de Mme Berdah qui met en relation influenceurs et marques.

Ces controverses ont notamment été relayées par le rappeur Booba - mis en examen dans ce dossier mais pas concerné par le procès en cours. Booba s'est lancé en 2022 dans une croisade contre Mme Berdah et ceux qu'il appelle les "influvoleurs", qu'il accuse de multiples arnaques au préjudice des internautes.

Cette procédure pour cyberhacèlement concerne au total 28 prévenus. Parmi eux, 15 doivent être jugés pour des faits similaires lors de deux procès ultérieurs, mi-décembre et fin janvier.

F.Hammond--TNT