Nouvelle baisse à Wall Street: la tech plombe les indices
La Bourse de New York a conclu dans le rouge jeudi digérant des résultats décevants dans le secteur de la tech et craignant un ralentissement de la croissance américaine après un fort troisième trimestre.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a plombé la séance perdant 1,76% à 12.595,61 points. Le Dow Jones a cédé 0,76% à 32.784,30 points et le S&P 500 a perdu 1,18% à 4.137,23 points.
L'indice à dominante technologique, entré en correction mercredi, s'est enfoncé en territoire négatif, lesté notamment par l'appréciation des résultats d'Alphabet.
La maison mère de Google, dont l'action a décroché de plus de 9% mercredi après l'annonce de la faiblesse de son activité dans le "cloud" (informatique à distance) au troisième trimestre, a encore perdu 2,55% à 123 dollars.
Microsoft, pourtant plus performant dans ce secteur porteur de croissance de l'informatique à distance, a également lâché 3,75%.
Meta (Facebook) qui a annoncé des résultats de bonne tenue la veille, a néanmoins perdu 3,73% à 288 dollars jeudi alors que le groupe de Mark Zuckerberg a averti que les risques géopolitiques pouvaient ralentir le marché de la publicité.
Avant l'ouverture du marché, le transporteur express UPS a annoncé des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu mais a abaissé ses prévisions pour l'exercice en cours. La direction a cité des "conditions macroéconomiques défavorables". L'action a chuté de presque 6%.
Amazon qui a conclu en baisse de 1,50%, a annoncé jeudi des résultats impressionnants après la clôture.
Le géant de la vente en ligne Amazon a engrangé 9,9 milliards de dollars de bénéfice net au troisième trimestre, soit trois fois plus que lors de l'été 2022 et 3 milliards de plus qu'attendu par le marché, grâce à un fort rebond des ventes sur sa plateforme.
De juillet à septembre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 143 milliards de dollars (+13%), un montant aussi supérieur aux prévisions. Son titre prenait plus de 3,55% lors des échanges électroniques après la clôture.
Au-delà de ces résultats mitigés, les investisseurs ont digéré le chiffre mirifique de la croissance des Etats-Unis au troisième trimestre à 4,9%.
Mais comme le résume Patrick O'Hare de Briefing.com, "c'est le meilleur de ce qu'on aura".
L'analyste souligne qu'il y a déjà "des signes anecdotiques que la croissance ralentit".
C'est encore plus clair pour Hugh Johnson, de Hugh Johnson Economics. "Le chiffre de la croissance était un peu plus fort que prévu mais c'était attendu et le dynamisme de la consommation aussi", a expliqué l'analyste à l'AFP.
"La raison pour laquelle le marché a des difficultés est qu'il s'inquiète pour le quatrième trimestre et les deux premiers trimestres de l'année prochaine", a-t-il affirmé.
"Tout va ralentir, à commencer par l'emploi dès octobre", assure-t-il alors qu'on connaîtra les chiffres de l'emploi la semaine prochaine.
"Ce qui compte ce n'est pas ce que l'on a passé", soit un bon troisième trimestre, "mais ce que l'on va rencontrer", a-t-il résumé.
Le marché s'est donc installé dans une attitude défensive.
En Europe, la banque centrale (BCE) a commencé à changer le cap de sa politique monétaire, Christine Lagarde, sa présidente, évoquant plusieurs fois l'affaiblissement de l'économie de la zone euro.
La BCE a laissé ses taux inchangés pour la première fois depuis juillet 2022.
Du côté des taux obligataires à long terme, les rendements sur les bons du Trésor américain à dix ans se sont repliés à 4,84% contre 4,95% la veille.
W.Phillips--TNT