Chez les adultes, le protoxyde d'azote consommé essentiellement par les jeunes majeurs
La consommation de protoxyde d’azote ou "gaz hilarant" concerne, chez les adultes, essentiellement les jeunes majeurs: 13,7% des 18-24 ans en ont consommé au moins une fois dans leur vie et 3,2% de cette tranche d'âge en a consommé en 2022, a indiqué jeudi Santé publique France.
En 2022, si la plupart des Français (75%) de 18 à 75 ans ont entendu parler de protoxyde d'azote, seuls 4,3% ont dit en avoir consommé au moins une fois dans leur vie et moins de 1% dans l'année, selon ces données issues d'une enquête sur la consommation de tabac, lors de laquelle quelques questions sur le protoxyde d’azote et le CBD ont été posées.
"La consommation de protoxyde d'azote concerne essentiellement les jeunes adultes": 13,7% des 18-24 ans déclarent en avoir consommé au moins fois dans leur vie, contre 2,0% parmi les 35-44 ans et 0,8% parmi les 65-75 ans, a pointé l'agence sanitaire.
"Cette différence entre les groupes d'âges est encore plus nette en ce qui concerne la consommation dans l'année": en 2022, tous les consommateurs dans l'année de l'échantillon avaient moins de 35 ans, selon l'enquête.
Parmi les 18-35 ans, 2,8% ont consommé du protoxyde d'azote dans l'année passée. Et, parmi les 18-24 ans, cette proportion a atteint 3,2%.
L'âge moyen du consommateur est de 25 ans, a précisé SpF, à partir des données de l'enquête menée par téléphone par l'institut Ipsos, du 2 mars au 9 juillet 2022, auprès de 3.229 adultes résidant en métropole et parlant le français.
La première consommation intervient le plus souvent entre 18 et 24 ans (61% des expérimentateurs). Près de 2 expérimentateurs sur 10 (19,4%) étaient mineurs pour leur première consommation.
Utilisé en médecine ou en cuisine, le protoxyde d'azote est un gaz prisé par des jeunes pour ses effets psychoactifs courts, une fois inhalé, le plus souvent via des ballons de baudruche gonflés par des capsules ou des bonbonnes.
Une loi adoptée en mai 2021 a interdit la vente de ce psychotrope aux mineurs ainsi que dans les débits de boissons et tabac. Mais le "proto" s'achète en grande quantité et à bas coût via des sites de revente et des comptes Snapchat proposant des livraisons à domicile.
"L'augmentation des cas d'intoxication laisse suggérer qu'une part substantielle des consommateurs de protoxyde d'azote est concernée par des pratiques à risques, dans un contexte d'accessibilité au produit facilitée par internet, dans des conditionnements dont les volumes ont augmenté ces dernières années", a souligné Spf.
La consommation de ce psychotrope présente divers risques: asphyxie, perte de connaissance, brûlures, voire complications neurologiques, cardiovasculaires ou encore symptômes psychiatriques.
P.Murphy--TNT