A Londres, Greta Thunberg dénonce les accords "à portes closes" des majors pétrolières
Des manifestants perturbaient mardi le premier jour d'un évènement rassemblant à Londres de hauts dirigeants de l'industrie pétro-gazière, la militante écologiste Greta Thunberg dénonçant les accords à "portes closes" entre le secteur et les responsables politiques.
"Derrière ces portes closes (...) des politiciens sans carrure concluent des accords et des compromis avec les lobbyistes du secteur destructeur des combustibles fossiles", a lancé la militante écologiste suédoise lors d'une conférence de presse, organisée en marge de la manifestation.
Quelques centaines de manifestants se pressaient mardi matin, bloquant toutes les entrées de l'hôtel InterContinental Park Lane, dans la capitale britannique, où est organisé sur trois jours la conférence Energy Intelligence Forum.
Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné ou le directeur général de Shell Wael Sawan doivent notamment s'exprimer mardi.
Au son de presque cinquante tambours, les manifestants scandaient "arrêtez le pétrole, arrêtez le gaz" ou encore "rien ne peut nous arrêter, un autre monde est possible".
"J'ai six petits-enfants. Je fais des cauchemars en pensant au futur qu'ils auront", raconte à l'AFP Doro Marden, une Londonienne retraitée de 75 ans.
Pour l'ONG écologiste Fossil Free London, qui organise la manifestation, "l'écrasante majorité" des bénéfices records enregistrés l'an dernier par les entreprises du secteur "est directement réinvestie dans l’expansion des énergies fossiles, et non dans l’énergie verte qu’ils prétendent soutenir".
De nombreux participants à l'Energy Intelligence Forum cherchaient sans succès à entrer dans les locaux, à côté de gigantesques banderoles jaunes appelant à mettre "l'argent du pétrole dehors".
Cinq manifestants ont été arrêtés "soupçonnés d'avoir obstrué" la voie publique, a annoncé la police de Londres sur X (anciennement Twitter) en milieu de matinée.
Les militants dénoncent aussi le fait que le président de la COP28, conférence annuelle des Nations unies sur le climat prévue du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, ne soit autre que le patron de la compagnie pétrolière des Emirats arabes unis, Sultan al-Jaber.
"Nous savons que les lobbyistes des énergies fossiles corrompent les procédures des COP depuis des décennies", a ajouté Greta Thunberg pour qui le choix de ce président "montre très, très clairement" le manque d'ambition de sommets qui ne peuvent pas selon elle "conduire à une réduction drastique des émissions de CO2".
"Nous sommes nombreux à commencer à ressembler à des disques rayés. Parce que nous devons répéter sans cesse la même chose depuis des années", a ajouté la militante.
Q.Marshall--TNT