Autoroute Toulouse-Castres: les opposants suspendent leur grève de la faim et de la soif
Le militant écologiste Thomas Brail et deux autres opposants à l'autoroute A69 ont suspendu mardi leur grève de la faim et de la soif, satisfaits de la suspension temporaire des abattages d'arbres, a-t-on appris auprès de leur association, le GNSA.
"Ils arrêtent la grève de la faim et la grève de la soif", a indiqué à l'AFP Alexis Boniface, co-président du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), association de défense de l'environnement dont Thomas Brail est le fondateur.
Les militants ont interrompu leur grève de la faim, entamée il y a environ un mois, ainsi que leur grève de la soif, débutée lundi, en raison de l'annonce en fin de matinée d'une réunion qui réunira vendredi le préfet d'Occitanie, le préfet du Tarn, des élus du territoire et des représentants des associations "concernées par le projet".
En attendant, la préfecture d'Occitanie a assuré que "les opérations de défrichement importantes n'auront pas lieu".
"Cette pause doit permettre un apaisement avant la réunion de vendredi", a souligné le ministère des Transports.
"On a bon espoir que cette réunion puisse déboucher sur des choses positives et la grève de la faim et de la soif devenait très problématique d'un point de vue santé", a soutenu Alexis Boniface.
Thomas Brail a été hospitalisé mardi matin après avoir perdu connaissance et devrait rester quelques jours à l'hôpital, a indiqué à l'AFP Vincent Allirol, l'un de ses proches également engagé contre l'autoroute.
Interrogé mardi à ce sujet par la députée LFI du Tarn, Karen Erodi, à l'Assemblée nationale, le ministre des Transports, Clément Beaune, a défendu le processus "démocratique" qui a mené au chantier de l'A69, en assurant qu'il avait "suivi heure par heure" la santé des trois grévistes de la soif.
Depuis des mois, les opposants multiplient les rassemblements et les recours en justice pour obtenir la suspension du chantier, qui a débuté avant l'été.
Plusieurs mouvements écologistes ont appelé à une nouvelle mobilisation pour le week-end des 21 et 22 octobre, sur le tracé de l'autoroute décriée. Un appel relayé par les Soulèvements de la terre.
Localement, le président PS du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, estime que l'autoroute est "une absolue nécessité pour le Tarn" et facteur de "désenclavement" du bassin de population de Castres-Mazamet.
Dans le Tarn, insiste M. Ramond, les familles ont besoin d’une voiture ou deux au quotidien. "Non pas par passion de la bagnole, mais parce que dans nos territoires ruraux et montagneux, sevrés de transports en commun, avoir un véhicule est indispensable pour se déplacer".
Le camp des opposants a reçu la semaine dernière le soutien d'un collectif de 1.500 scientifiques, dont des experts du GIEC, qui ont publié une tribune dans l'Obs assurant que "l'A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer."
P.Murphy--TNT