Les jeunes Français moins présents sur les réseaux sociaux, selon une étude
Les jeunes adolescents seraient-ils moins accros aux réseaux sociaux, qui leurs sont normalement interdits, ou leurs parents ont-ils renforcé leur vigilance ? Une étude française pointe pour la première fois un fléchissement de leur utilisation de ces plateformes.
Selon ce baromètre réalisé par l'agence française Heaven depuis 8 ans et publié jeudi, "les moins de 13 ans sont aujourd'hui 71% (contre 86% en 2022) à utiliser régulièrement au moins une application sociale".
Selon une enquête de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) de 2021, la première inscription sur un réseau social interviendrait en moyenne vers l'âge de 8 ans et demi et plus de la moitié des enfants de 10 à 14 ans seraient présents sur ces plateformes.
D'après Heaven, YouTube (non considéré comme une plateforme sociale par l'étude) reste la plateforme préférée des plus jeunes, avec une utilisation stable, mais "l'usage de la grande majorité des plateformes est en décroissance" par rapport à l'année dernière, notamment Snapchat, TikTok, Instagram et WhatsApp.
La prochaine édition du baromètre permettra de déterminer s'il s'agit d'une tendance ou d'un effet saisonnier, alors que le cyberharcèlement est de plus en plus évoqué dans l'actualité et que le Parlement a voté cette année une loi imposant aux réseaux sociaux de refuser l'accès à leurs services aux moins de 15 ans, sauf avec l'accord d'un des parents.
La plupart des plateformes interdisent de longue date l'inscription des moins de 13 ans, pour lesquels elles n'ont pas le droit de collecter des données personnelles, et suspendent depuis peu les comptes des utilisateurs ayant menti sur leur âge.
La seule application en croissance cette année est BeReal, un réseau social français lancé en 2020 consistant à s'envoyer des photos prises sur le vif et de façon simultanée lors de la réception d'une notification.
Dans cette étude réalisée auprès de 200 enfants répondants en septembre, avec le cabinet IDM Families, et un panel de 10.000 enfants via l'association Génération numérique, les enfants reçoivent le plus souvent leur premier smartphone à 11 ans, et le taux d'équipement atteint 83% à 12 ans.
Le temps quotidien passé en moyenne par les répondants sur leur téléphone recule de 14 minutes cette année à 1 heure et 49 minutes. Mais l'étude montre que les parents y seraient pour quelque chose, car les adolescents sont 46% (+14 points) à vouloir passer plus de temps connectés.
21% des enfants trouvent par ailleurs que leurs parents passent trop de temps plongés dans leur portable.
F.Morgan--TNT