The National Times - C'est l'heure du changement d'enseigne pour une soixantaine de magasins Casino

C'est l'heure du changement d'enseigne pour une soixantaine de magasins Casino


C'est l'heure du changement d'enseigne pour une soixantaine de magasins Casino
C'est l'heure du changement d'enseigne pour une soixantaine de magasins Casino / Photo: © AFP/Archives

Une soixantaine de magasins Casino ferment leurs portes ce week-end pour quelques semaines afin de se mettre aux couleurs d'Intermarché, comme le prévoit un accord permettant au premier de lutter contre son désendettement et au second de gonfler ses parts de marché.

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Les deux spécialistes de la distribution alimentaire, respectivement septième et troisième acteur du secteur, s'étaient accordés en mai sur une cession de 119 magasins en deux vagues, avec une troisième optionnelle d'une soixantaine de magasins.

Cet accord s'inscrit dans un contexte troublé pour Casino, en proie à une dette insoutenable qu'il doit restructurer dans le cadre d'une période de conciliation avec ses créanciers, récemment prolongée jusqu'au 25 octobre par le tribunal de commerce de Paris.

Fin juillet, les créanciers-clé du groupe s'étaient engagés "à soutenir et réaliser toute démarche ou action raisonnablement nécessaire" pour que Casino puisse restructurer sa dette, et ainsi à accepter l'offre de reprise du Tchèque Daniel Kretinsky et de ses alliés, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor.

Cette offre prévoit l'apport de 1,2 milliard d'euros d'argent frais et la réduction de près de 5 milliards d'euros de dette du groupe, ainsi que la cession des activités Casino en Amérique latine pour lesquelles travaillent les trois quarts des quelque 200.000 salariés du groupe.

Le passage de témoin entre l'actionnaire majoritaire actuel, le PDG Jean-Charles Naouri, et les repreneurs, est attendu début 2024.

En France, la première des deux vagues de cessions à Intermarché, qui concerne 59 hypermarchés et supermarchés souvent de grande taille et pesant ensemble environ 600 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, doit avoir lieu ce week-end.

- De Charleville-Mézières à Bernis -

Dix hypermarchés sont concernés: trois en Auvergne-Rhône-Alpes (Albertville, Chasse-sur-Rhône, Vals-près-le-Puy), quatre en Bourgogne-Franche-Comté (Besançon, Chalon-sur-Saône, Fontaine-lès-Dijon, Lons-le-Saunier), un en Centre-Val de Loire (Tours La Riche), un dans les Hauts-de-France (Amiens), un en Nouvelle-Aquitaine (Poitiers).

Les magasins cédés sont répartis dans l'ensemble du territoire, avec un nombre plus important dans le sud-ouest et dans l'est de la France, sur un axe allant de Charleville-Mézières dans les Ardennes à Bernis dans le Gard en passant par Firminy dans la Loire, non loin du siège historique de l'enseigne fondée il y a 125 ans par Geoffroy Guichard à Saint-Etienne.

Le supermarché situé rue Saint-Pierre, à Metz, fermera ses portes le 29 septembre. Quelques jours plus tôt, les rayons frais y étaient presque entièrement vides, tandis que des surgelés étaient proposés au déstockage.

Sur la porte d'entrée, un panneau indiquait aux clients que "toute l'équipe (...) sera heureuse de (les) retrouver très vite, avec une nouvelle enseigne commerciale". Selon des sources syndicales, la réouverture des magasins doit se faire, dans la plupart des cas, environ quinze jours après la fermeture de ce week-end.

Certaines organisations syndicales ont déploré récemment auprès de l'AFP le manque de visibilité quant à l'avenir proche des salariés concernés par le transfert de magasins, la plupart ne connaissant, trois semaines avant le changement d'enseignes, pas encore leurs futurs horaires de travail.

- "Incertitude" -

Les enseignes Casino avaient expliqué à l'AFP que "les plannings sont en cours d'élaboration par nos directeurs de magasins" et "seront communiqués prochainement".

Le groupement Les Mousquetaires/Intermarché de son côté n'avait pas souhaité commenter dans l'immédiat. Le médiatique président du groupement, Thierry Cotillard, doit toutefois tenir une conférence de presse lundi portant notamment sur la cession des magasins Casino.

Le 19 septembre, à l'issue d'un CSEC organisé au sein des enseignes Casino, le syndicat UNSA avait déploré dans un communiqué qu' "à ce jour tous les salariés concernés par ces cessions sont dans l'incertitude la plus totale".

A plus long terme, les salariés craignent de connaître de moins bonnes conditions de travail chez Intermarché, après 15 mois de transition où ils conserveront leurs acquis sociaux. Au sein du groupement d'indépendants, la politique sociale dépend de chaque patron de magasin.

Les magasins de la deuxième vague de cessions (une soixantaine) seront vendus "dans les trois ans à venir", avait précisé la direction des enseignes Casino à l'AFP mi-septembre, "conformément aux accords conclus avec Intermarché".

Quatre mille salariés environ sont concernés par les deux vagues de transfert prévues.

R.Hawkins--TNT