Wall Street ouvre en baisse, effrayée par la remontée des taux obligataires
La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, effrayée par l'irrésistible remontée des taux obligataires et la perspective d'une nouvelle suspension des services de l'Etat pour cause d'impasse budgétaire.
Vers 14H05 GMT, le Dow Jones se repliait de 0,24%, l'indice Nasdaq était proche de l'équilibre (-0,01%) et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,09%.
"Une certaine léthargie s'est emparée du marché actions, dont les participants sont épuisés par la hausse des rendements obligataires et l'idée que le taux directeur (de la banque centrale américaine) pourrait encore grimper", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est ainsi hissé, lundi, à 4,53%, une première depuis près de 16 ans, contre 4,43% vendredi en clôture.
Ce contexte pesait sur les actions, qui "connaissent un reflux", entamé il y a plusieurs semaines, selon Sam Stovall, de CFRA.
Il s'agit, selon lui, d'"une correction modérée" qui pourrait voir le marché raboté de 5% à 10%, le S&P 500 testant plusieurs niveaux techniques majeurs, à savoir 4.200 points, puis éventuellement 4.000 points (il était à 4.318 points à 14H05 GMT).
Pour autant, l'analyste voit Wall Street se redresser durant les deux derniers mois de l'année. "On n'en a pas fini de ce marché haussier", anticipe Sam Stovall.
Les investisseurs s'inquiétaient également de l'impasse budgétaire au Congrès, qui pourrait mener le gouvernement américain à suspendre une partie de ses activités dès le 1er octobre, faute de financement suffisant.
Signe d'un regain de nervosité de la place new-yorkaise, l'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, retrouvait des hauteurs plus fréquentées depuis un mois.
A la cote, parmi les capitalisations géantes du secteur technologique, Amazon tirait son épingle du jeu (+0,97%), après avoir dévoilé un investissement majeur dans la start-up d'intelligence artificielle (IA) dite générative Anthropic.
Selon le Wall Street Journal, le groupe de Seattle va injecter immédiatement 1,25 milliard de dollars et pourrait faire monter sa mise à 4 milliards de dollars en fonction de certains critères.
Seul Netflix (+0,91%) profitait de l'accord de principe entre le syndicat des scénaristes de Hollywood et les studios, qui doit mettre fin à une grève entamée il y a près de cinq mois. Disney (-0,27%), Paramount Global (-0,95%) et Warner Bros Discovery (-1,44%) évoluaient, eux, tous dans le rouge.
HP surnageait malgré la vente, par Berkshire Hathaway, le holding de Warren Buffett, de 4,8 millions d'actions du fabricant d'ordinateurs la semaine dernière, selon un document publié vendredi par le régulateur boursier, la SEC.
Boeing (-0,78%) ne profitait pas de la commande passée par Air Canada, qui s'est porté acquéreur de 18 appareils 787-10 Dreamliner, dont les premiers doivent être livrés fin 2025. Au prix catalogue, la commande représente environ six milliards de dollars.
La chaîne de pharmacies Rite Aid dévissait (-17,24%) après que le Wall Street Journal a rapporté des discussions entre le groupe et ses créanciers en vue d'un dépôt de bilan. Selon le quotidien, l'entreprise de Philadelphie a proposé la fermeture de 400 à 500 succursales dans le cadre d'un plan de sauvegarde.
A.M.Owen--TNT