Wall Street termine en baisse, assommée par la posture offensive de la Fed
La Bourse de New York a terminé en nette baisse mercredi, glacée par la communication offensive de la banque centrale américaine (Fed), qui voit son taux directeur rester à un niveau très élevé pour longtemps.
Le Dow Jones a perdu 0,22%, l'indice Nasdaq a reculé de 1,53% et l'indice S&P 500 a abandonné 0,94%.
La place new-yorkaise a été sonnée par le message de la Fed, qui a laissé inchangé son taux directeur mais a clairement indiqué qu'elle restait en position de combat contre l'inflation.
Elle "a planté le décor pour une nouvelle hausse de taux en 2023 et ses projections ne montrent plus que deux baisses en 2024, contre quatre auparavant", a expliqué Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, signe que les taux vont rester très élevés plus longtemps.
La Réserve fédérale "a été un peu plus agressive que ne le prévoyaient les gens", a abondé Rusty Vanneman, d'Orion Advisor Solutions. "Et cela a fait piquer le marché."
Dans la foulée, les taux obligataire se sont encore tendus. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a grimpé à 4,39%, un sommet depuis novembre 2007. Quant à son équivalent à 2 ans, plus réactif aux anticipations de politique monétaire, il a décollé jusqu'à 5,17%, au plus haut depuis 17 ans.
"On est parti pour une fin d'année en dents de scie à mesure que (les opérateurs) digèrent des projections qui sont moins favorables que prévu pour les actifs de croissance qui ont tiré le marché en 2023", a commenté Alex McGrath, de NorthEnd Private Wealth.
L'analyste faisait principalement référence aux capitalisations géantes du secteur technologique, qui ont dopé Wall Street depuis janvier. Mercredi, elles ont mal encaissé le message de la Fed, à l'image de Nvidia (-2,94%), Microsoft (-2,40%) ou Alphabet (-3,05%), maison mère de Google.
Egalement membre de l'univers tech, le spécialiste du marketing numérique Klaviyo a échappé à la bourrasque pour sa première journée de cotation.
Le groupe de Boston est parvenu à terminer en progression de 9,20% et est désormais valorisé 10,1 milliards de dollars environ, en tenant compte des titres et stock-options attribués aux salariés et aux dirigeants.
Le marché des entrées en Bourse reste convalescent, comme l'ont montré le contrecoup dont a fait l'objet Instacart (-10,68%), au lendemain de son premier galop à Wall Street.
Arrivé en Bourse jeudi, le concepteur de microprocesseurs Arm a, lui, enchaîné une quatrième séance de baisse consécutive (-4,10%), après le bond de sa première séance (+24,69%).
Depuis cette première journée de cotation, le groupe britannique a perdu quelque 11 milliards de dollars de valorisation boursière.
Le réseau social Pinterest a été recherché (+3,09%), au lendemain d'une journée investisseurs qui a vu le groupe de San Francisco anticiper une accélération de sa croissance et une amélioration de ses marges.
Avec la poursuite de la grève dans le secteur automobile, qui dure désormais depuis cinq jours, sans avancée majeur, les constructeurs Ford (-1,59%) et General Motors (-2,24%) ont été pris pour cible. Disposant de stocks plus élevés, ce qui lui permet de faire mieux face aux conséquences de l'arrêt de sites de production, Stellantis a tiré son épingle du jeu (+1,71%).
I.Paterson--TNT