Carburants: les trois plus gros distributeurs alimentaires ne feront pas de vente à perte
Les trois plus gros distributeurs alimentaires en France, E.Leclerc, Carrefour et Intermarché, ont annoncé mercredi qu'ils ne feraient pas de vente à perte, alors que le gouvernement entend leur en laisser la possibilité temporairement sur le carburant.
L'interdiction "de la revente à perte est un principe très important du commerce depuis 1963", a estimé Alexandre Bompard, PDG de Carrefour et également président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente une grande partie du secteur, ajoutant qu'"il ne faut pas ouvrir cette boîte de Pandore au risque de fragiliser à la fois l'équilibre des filières et l'équité territoriale entre les consommateurs".
"Donc en ce qui nous concerne nous, groupe Carrefour - puisque nous ne pouvons pas nous concerter, vous le savez - (...) nous ne vendrons pas à perte, nous continuerons à faire des opérations à prix coûtant, parce que nous ne pouvons pas vendre à perte", a dit le PDG de Carrefour, 2e acteur du secteur.
"Nos entreprises ne sont pas fabriquées pour la vente à perte, nous n'en ferons pas", a ensuite indiqué Philippe Michaud, co-président du groupement d'indépendants E.Leclerc, leader du marché.
Thierry Cotillard (Les Mousquetaires/Intermarché, 3e acteur du secteur) a également indiqué ne pas souhaiter faire de vente à perte.
Enfin Dominique Schelcher, patron de Système U (4e acteur du marché), a lui indiqué que "pour des raisons économiques, il ne sera pas possible" pour Système U "de faire massivement des opérations de vente à perte", sans préciser davantage.
Samedi, la Première ministre Elisabeth Borne avait levé un vieux tabou en annonçant que les carburants pourraient être vendus à perte. Cette mesure, qui doit faire l'objet d'un projet de loi, a été annoncée pour une entrée en vigueur début décembre et une durée de six mois.
Mardi soir, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a dit refuser de vendre à perte ses carburants et "ne descendra pas plus bas" que le prix actuel de 1,99 euro par litre fixé actuellement dans les stations-service de son groupe en France.
Le groupe pétrolier, qui gère le tiers des stations-service en France, avait annoncé la semaine dernière qu'il prolongerait l'an prochain le plafonnement à 1,99 euro par litre du prix de l'essence et du gazole dans ses 3.400 stations, "tant que les prix resteront élevés".
T.Bailey--TNT