Affaire Farage: le gendarme de la finance britannique ne trouve pas de cas de fermeture de compte "politique"
L'autorité britannique des marchés financiers, la FCA, n'a pas trouvé de cas de fermeture de comptes bancaires pour des raisons d'opinions politiques "légalement exprimées", selon les conclusions préliminaires d'une étude lancée dans la foulée de l'affaire Farage.
Figure de l'extrême droite britannique, Nigel Farage, ancien dirigeant du Parti du Brexit et du parti anti-immigration UKIP, avait dénoncé cet été la fermeture de ses comptes par une filiale de NatWest, la très chic Coutts.
"Le Royaume-Uni est l'un des quelques pays où ont émergé des inquiétudes sur l'ampleur des fermetures de comptes et l'accès aux services financiers", explique la FCA mardi.
"Plus récemment, il s'agissait de savoir si des fournisseurs (de services) avaient fermé des comptes de clients à cause de leurs opinions politiques légalement exprimées", ajoute le gendarme financier.
L'étude, menée rapidement et non exhaustive, précise la FCA, ne suggère pas pour l'instant que "des comptes ont été fermés" en raison de telles opinions ou croyances.
Elle donne en exemple, toutefois, des comptes fermés après des déclarations racistes, notamment parfois dirigées contre des employés de banque.
L'instance britannique dit aussi qu'elle va regarder de plus près les fermetures de comptes liés à des risques "relatifs à leur réputation" pour les banques, comme dans le cas où des clients sont dans des "relations avec des individus faisant l'objet de sanctions, ou leurs proches associés".
M. Farage avait dévoilé dans une vidéo des documents selon lesquels Coutts se serait notamment inquiétée "des risques pour (sa) réputation (...) en étant associée à lui".
L'affaire avait ému la classe politique et entraîné la démission du directeur général de Coutts, filiale de la banque NatWest, et celle d'Alison Rose, alors patronne du groupe.
Le gouvernement avait annoncé quant à lui son intention de durcir les règles permettant aux banques de fermer les comptes de leurs clients, notamment en prévoyant un préavis de 90 jours et en imposant aux établissements de donner des raisons claires avant une clôture.
G.Morris--TNT