Rencontres à Matignon: Marleix veut une conférence sur l'énergie
Le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, a demandé jeudi à Élisabeth Borne, qui reçoit les partis politiques et groupes parlementaires, d'organiser "une conférence sur les prix de l'énergie" qui flambent, et affiché sa divergence sur l'immigration avec le PS et EELV.
La Première ministre "s'est montrée très ouverte au sujet", a ajouté M. Marleix après plus d'une heure d'entretien à Matignon dans le cadre de cette série de rencontres avec les forces politiques.
"L'essence à 2 euros" le litre, "c'est évidemment insupportable" après "un an d'inflation qui pénalise le pouvoir d'achat", a-t-il relevé, en demandant "à l'État de ne pas se comporter en profiteur de guerre puisque la fiscalité sur les carburants va dans (ses) poches".
Interrogé sur l'appel du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, à "envahir" si besoin les préfectures pour demander à l'État "d'agir" face à la hausse des prix, il a refusé de participer à une "surenchère entre la gauche et l'extrême gauche" mais ironisé sur le fait qu'il avait "envahi le bureau de la Première ministre déjà" pour "que le gouvernement se saisisse du sujet".
Sans s'associer à l'appel des communistes, la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier a affirmé qu'il y avait "une classe dominante qu'il faudra à un moment aller un peu perturber sinon les choses ne changeront pas".
"Si dans le budget il n'y a pas de mesures de justice fiscale extrêmement fortes, oui il peut y avoir de la colère", car "les gens n'en peuvent plus", a ajouté à ses côtés la cheffe de file des députés écologistes Cyrielle Chatelain.
- "Aucune vision commune" -
Sur le projet de loi immigration, Mme Tondelier a estimé que le texte, "quel que soit son contenu, ne changera rien au quotidien des Français" mais "va embraser le débat politique".
Défendant une "politique d'accueil", Mme Chatelain a souligné n'avoir "aucune vision commune" avec Les Républicains sur le sujet.
Olivier Marleix, qui menace de censurer le gouvernement si le texte est "laxiste", a prévenu que "si on ne va pas jusqu'à une modification de la Constitution, il ne se passera rien".
Sur l'immigration, "si le choix du gouvernement se porte sur un accord avec les LR, nous n'en serons pas", a prévenu de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui a salué en revanche la tribune cosignée avec certains députés de la majorité pour préserver le volet social du texte, "socle" de "discussion possible" selon lui.
Il a déploré plus généralement un "dialogue de sourds" avec le gouvernement "parce que rien n'avance concrètement" et les "grands sujets" de l'inflation et du climat n'ont "pas été traités".
"C'est donc très difficile d'arriver (...) à concevoir un chemin possible avec un gouvernement qui visiblement a sa propre trajectoire et considère qu'elle est absolument inamendable", a-t-il ajouté, jugeant le gouvernement "bloqué" dans une "logique néolibérale".
Sur une éventuelle motion de censure, "rien n'est exclu" face à la "cécité" de l'exécutif, a affirmé à ses côtés le chef de file des députés PS Boris Vallaud.
Premier à être reçu mardi, le patron des députés Liot Bertrand Pancher avait dit lui aussi que "rien n'est à exclure" en matière de censure, à l'issue d'une discussion "franche" avec Mme Borne.
Q.Marshall--TNT