The National Times - Le président de Radio Classique dénonce l'"éviction" des radios privées par la radio publique

Le président de Radio Classique dénonce l'"éviction" des radios privées par la radio publique


Le président de Radio Classique dénonce l'"éviction" des radios privées par la radio publique
Le président de Radio Classique dénonce l'"éviction" des radios privées par la radio publique / Photo: © AFP/Archives

"Nous sommes à armes absolument inégales" face à la radio publique, a déploré jeudi le président de Radio Classique, appelant à un "rééquilibrage concurrentiel" en matière d'attribution des fréquences hertziennes avant le déploiement complet du réseau numérique DAB+.

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"Nous souffrons d'un manque chronique de fréquences", a affirmé Pierre Louette, également PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, lors de la conférence de rentrée de la station.

"Notre radio est leader en audience face à sa concurrente du service public (France Musique, ndlr) alors même qu'elle a six fois moins de fréquences. Cherchez l'erreur", a-t-il exposé.

Cela "me parait être une asymétrie concurrentielle très profonde. C'est un combat que je souhaite continuer à l'avenir", a-t-il ajouté, précisant qu'il porterait ce sujet lors des États généraux de l'information annoncés pour septembre par l’Élysée.

"Le budget, d'ailleurs, de Radio France est supérieur à l'ensemble des budgets de toutes les radios privés confondues. Ce n'est pas exactement ce qu'on imagine dans un paysage concurrentiel radio", a soutenu le PDG des Echos-Le Parisien.

Si la loi de 1986 a été conçue dans un contexte de craintes pour la radio publique face à l'arrivée des radios privées, "aujourd'hui, on assiste plutôt à un début d'effet d'éviction des radios privées par la radio publique", a-t-il estimé.

"Au rythme auquel on nous attribue des fréquences, il faudrait une vingtaine, une trentaine d'années pour rejoindre le total de fréquences de notre principal concurrent, cela n'est pas normal", a-t-il poursuivi.

Selon le dirigeant, Radio Classique dispose actuellement d'une centaine de fréquences contre "80-85" trois ans auparavant.

"Cela n'est pas normal non plus que, dans certains endroits", Radio Classique se voie refuser une fréquence au prétexte "+que, dans cette région, il y a déjà de la musique classique fournie par France Musique+".

"C'est exactement la négation des principes de la concurrence", a-t-il martelé.

"On pourrait tout a fait redistribuer des fréquences. On aurait une partie de ces fréquences hertziennes en attendant que le DAB+ (en cours de déploiement, ndlr) vienne complètement nous mettre à égalité", a suggéré M. Louette.

Radio Classique revendique un million d'auditeurs quotidiens, dont 400.000 pour la matinale, qui a adopté une nouvelle formule sous la houlette d'Hervé Gattegno, ancien du JDD et de Paris Match. Il a succédé cet été à Guillaume Durand à la tête de la rédaction de la station.

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L.A.Adams--TNT