Wall Street dans le vert, optimiste sur un atterrissage en douceur
La Bourse de New York a trouvé un nouvel élan de façon inattendue mardi, dans un marché très peu étoffé, après un signe de détente du marché de l'emploi américain qui plaide pour un atterrissage en douceur de l'économie.
L'indice Dow Jones a gagné 0,85% à 34.852,67 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 1,74% à 13.943,76 points et l'indice S&P 500 de 1,45% à 4.497,63 points. Les rendements obligataires se sont vivement repliés à 4,11% pour ceux à dix ans, ce qui a aussi favorisé les actions.
La publication du rapport JOLTS du ministère américain du Travail montrant une baisse des emplois vacants à 8,8 millions en juillet, au plus bas depuis mars 2021 contre 9,2 millions le mois d'avant.
Cette apparente mauvaise nouvelle pour les travailleurs peut être interprétée comme un signe bienvenu de détente du marché du travail car cela pourrait inviter la Réserve fédérale américaiine (Fed) à renoncer à relever encore les taux d'intérêt.
La vive réaction du marché a aussi été amplifiée par le peu d'action sur la place newyorkaise alors qu'on s'approche du long week-end de Labor Day.
"Les chiffres du jour étaient certainement une surprise. Les investisseurs étaient davantage focalisés sur les autres chiffres économiques qu'on attend dans la semaine, notamment l'indice d'inflation PCE et le rapport officiel sur l'emploi", a expliqué à l'AFP Steve Sosnick d'Interactive Brokers.
Ce recul des offres d'emplois "a été interprété par le marché comme une vraie bonne nouvelle même si cela n'en paraît pas une pour l'économie", a ajouté l'expert. "Car si vous êtes la Fed et que vous essayez de faire retrouver un certain équilibre entre l'offre et la demande d'emploi, c'est un chiffre approprié", a-t-il poursuivi.
Les rendements sur les bons du Trésor, qui baissent quand les prix des obligations montent, ont réagi immédiatement perdant dix points de base "en une minute et demie", a encore souligné M. Sosnick.
Et les paris sur une hausse des taux par la Fed en novembre ont diminué, selon les calculs de CME Group sur les produits à terme.
A ce déclin des emplois disponibles s'est ajouté un indicateur de confiance des consommateurs américains fortement dégradé en août.
"Les détaillants nous avaient déjà signalé ce manque de confiance des consommateurs dans leurs conférences à la publication de leurs résultats", a rappelé l'analyste d'Interactive Brokers. L'indice mesurant cette confiance est tombé à 106,1 points, selon le Conference Board alors que les investisseurs attendaient 116: "Un gros raté!", a encore commenté Steve Sosnick.
L'amplitude des variations que ce soit sur le marché obligataire, celui des changes --où le dollar s'est affaibli-- ou bien celui des actions avait aussi fort à voir avec le dépeuplement vu l'approche du jour férié de Labor Day, soulignaient aussi les analystes.
Du côté des valeurs, la technologie a tiré le marché.
Les titres de 3M qui avaient grimpé de plus de 5% la veille ont encore pris 1,39% après que le conglomérat américain a confirmé un accord de 6 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites.
Cet accord conclut des années de litige, opposant 3M et sa filiale Aearo Technologies à des milliers de soldats américains estimant que leur audition avait été endommagée entre 1999 et 2015 par des bouchons d'oreille défectueux.
La chaîne de magasins d'électronique et électro-ménager Best Buy a bondi de 3,82% après avoir annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévu.
Toutefois l'enseigne a abaissé ses prévisions de ventes pour l'ensemble de l'année. Sa dirigeante Corie Barry a signalé une demande plus faible du côté des produits technologiques.
Du coté des groupes pharmaceutiques, le président Joe Biden a annoncé les noms d'une dizaine de médicaments dont le gouvernement veut négocier le prix lorsqu'ils sont assurés par le système Medicare qui prend soin des plus âgés. L'industrie pharmaceutique conteste cette initiative qui économiserait de l'argent à l'Etat.
Les groupes Bristol Myers Squibb, Pfizer, Eli Lilly, Johnson and Johnson, Merck, Novo Nordisk, Amgen, AstraZeneca sont notamment concernés. La plupart de ceux cotés à Wall Street ont ralenti leur hausse comme Johnson and Johnson (+0,02%) ou Eli Lilly (+0,01%).
W.Phillips--TNT