Lot-et-Garonne: un adolescent mort après un accident de minibus encore inexpliqué
Un adolescent de douze ans est décédé après un accident de minibus transportant des enfants d'un centre de vacances, qui a également fait sept blessés vendredi soir dans le Lot-et-Garonne et reste pour l'instant inexpliqué.
Deux autres enfants, évacués à Bordeaux comme l'adolescent décédé dans la nuit, sont toujours hospitalisés en "urgence absolue" à l'hôpital Pellegrin, a précisé samedi Florent Farge, secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d'Agen, lors d'une conférence de presse.
Deux autres victimes en "urgence absolue", prises en charge à l'hôpital d'Agen, ont été transportées à Toulouse. Enfin, deux autres, en "urgence relative", sont toujours hospitalisées à Marmande.
La secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du service national universel (SNU) Prisca Thévenot s'est rendue sur les lieux samedi après-midi, accompagnée de la secrétaire d'État à l'Enfance Charlotte Caubel.
Selon Mme Thévenot, les encadrants sont "sous le choc" mais "continuent à être responsables". Sept animateurs sont arrivés en renfort samedi pour soulager les encadrants présents, a-t-elle précisé.
Elle a également indiqué avoir "diligenté une enquête administrative" en plus de l'enquête judiciaire déjà en cours, car "l'enjeu est de faire toute la lumière sur ce drame absolu".
- A priori pas d'alcool -
L'accident s'est produit sur une route départementale du village de Houeillès, dans le sud-ouest du département, vers 18H00 vendredi.
Le minibus transportait des enfants qui séjournaient dans un centre de vacances à Sauméjan, près de Houeillès, et qui revenaient d'une activité aquatique. Il est sorti de sa trajectoire, a traversé la voie opposée et a violemment percuté un parapet en béton avant de basculer dans un fossé.
Une enquête judiciaire a été ouverte vendredi soir et le conducteur, un "chauffeur salarié" de 26 ans "inconnu des services de justice, de gendarmerie et de police", a été placé en garde à vue dans la nuit de vendredi à samedi après avoir été brièvement hospitalisé à Marmande, a ajouté le procureur de la République Olivier Naboulet.
L'enquête porte sur trois chefs d'accusation : "homicide involontaire", "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à trois mois" et "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois", a précisé M. Naboulet.
Selon les premiers éléments de l'enquête, qui restent à confirmer, le chauffeur n'avait pas consommé d'alcool et les analyses concernant une éventuelle prise de produits stupéfiants sont toujours en cours, a ajouté le procureur.
Un dispositif important a été déployé, avec 51 pompiers, 20 gendarmes, le Samu, deux hélicoptères et sept ambulances, a détaillé la préfecture.
Le véhicule accidenté était suivi par un autre minibus qui transportait d'autres enfants du centre de vacances, mais celui-ci n'a pas été impliqué dans le drame.
- Cellule psychologique ouverte -
Une cellule d'accompagnement psychologique a été immédiatement ouverte dans le centre d'accueil pour les enfants et les encadrants.
La colonie de vacances compte au total une soixantaine d'enfants, originaires d'"un peu partout en France, d'après le procureur de la République.
Selon le cabinet de la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du SNU, les enfants de ce centre sont âgés de huit à 14 ans et "la majorité" d'entre eux dépend de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).
L'adolescent décédé était rattaché à l'ASE de la Somme, a précisé Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental du Lot-et-Garonne.
Le ministre des Transports Clément Beaune a assuré samedi avoir mis en place "un dispositif via la SNCF" pour permettre à "tous les parents qui souhaitent retrouver leurs enfants qui sont en colonie, voire venir les récupérer", d'"arriver rapidement et gratuitement sur place pour être aux côtés de leurs enfants".
E.Reid--TNT