Allemagne: quatrième baisse d'affilée du moral des entrepreneurs en août
Le moral des entrepreneurs en Allemagne a poursuivi sa baisse en août, au moment où la crainte du déclin économique domine le débat dans la première économie européenne, selon le baromètre IFO publié vendredi.
L'indicateur, réalisé via un sondage mensuel auprès de 9.000 entreprises allemandes, recule de 1,7 point à 85,7 points, en baisse pour le quatrième mois consécutif, a indiqué l'institut de conjoncture munichois dans un communiqué.
C'est moins bien que ce que prévoyaient les analystes de l'outil financier Factset, qui tablaient sur un IFO à 86,8 points.
La composante du baromètre mesurant la confiance pour les six mois à venir perd 1,0 point, à 82,6 points.
L'évaluation de la situation actuelle des affaires est quant à elle tombée à son plus bas niveau depuis août 2020.
"La traversée du désert de l'économie allemande se prolonge", résume Clemens Fuest, président de l'institut IFO, cité dans le communiqué.
La première économie européenne est certes parvenue à sortir de la récession d'hiver avec une stagnation de son Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre de 2023, comme indiqué vendredi l'institut national des statistiques Destatis.
Mais le trimestre d'été s'annonce déjà délicat à en croire un autre indicateur clé, l'indice des directeurs d'achats (PMI), qui reste sur deux reculs sensibles en juillet et août.
Le pays est plombé par l'inflation et les taux élevés qui minent la consommation domestique, quand le secteur manufacturier voit la demande extérieure se tarir.
Les exportations de produits "made in Germany" ralentissent, notamment vers les grands clients chinois et nord-américains.
L'ancienne locomotive de l'UE devrait ainsi être le seul grand pays industriel à connaître une récession en 2023, selon le FMI.
"Ce dont l'économie allemande a besoin aujourd'hui, ce ne sont pas de programmes de relance économique, mais de signaux aidant à l'amélioration des conditions locales", déclare Ulrich Kater, économiste chez DekaBank.
Mais sur les remèdes, la coalition au pouvoir entre sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz , Verts et Libéraux étale ses divisions en public, n'arrangeant pas le moral des affaires.
B.Scott--TNT