Chaleur: la France suffoque et craint la vigilance rouge
C'est l'épisode "le plus chaud de l'été 2023": l'Hexagone attaque lundi une nouvelle semaine sous une canicule "intense et durable" avec 50 départements placés en vigilance orange par Météo-France, et la crainte d'un passage au rouge localisé dans l'après-midi.
Le thermomètre affichait déjà 30 degrés à Perpignan au petit matin, et Météo-France s'attend à des températures "comparables" voire "très légèrement supérieures" à celles de dimanche sur une grosse moitié sud du territoire français, plongé sous un dôme de chaleur.
D'après le prévisionniste, "la durée et l'intensité" de cet épisode caniculaire pourraient nécessiter une évolution de la vigilance vers le rouge dans le sud-est (Drôme, Ardèche, Vaucluse et Gard) lundi après-midi ou mardi.
Cet ultime seuil correspond à la fois à un événement météorologique exceptionnel et à une alerte sanitaire justifiant une mobilisation maximale, avec des risques de surmortalité.
"On a une crainte pour demain (mardi) de devoir basculer en vigilance rouge sur une partie des départements de la vallée du Rhône", a averti Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, lundi matin sur BFMTV.
"On pourrait atteindre des niveaux de températures jamais atteints en France, donc on est très préoccupés", a-t-il ajouté.
- Massifs fermés dans le sud-est -
Météo-France, contactée par l'AFP, parle de "records sur les stations", donc locaux, qui risquent d'être battus mardi notamment dans la vallée du Rhône, avec 40 à 42 degrés prévus, en attendant le pic caniculaire attendu mercredi.
La température la plus élevée jamais relevée en France est de 46 degrés à Vérargues, dans l'Hérault, le 28 juin 2019.
Lundi, les températures vont quand même s'envoler. Il fera localement 41°C à l'ombre, notamment dans le sud-est.
Onze massifs de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ont été fermés au public en raison du risque d'incendie. Les préfectures des Bouches-du-Rhône, du Var, du Vaucluse et des Alpes-Maritimes ont par ailleurs déclenché la procédure d'alerte niveau 1 relative à un épisode de pollution de l'air à l'ozone.
Dimanche, c'est à Cadenet, dans le Vaucluse, que le mercure a le plus grimpé: on y a atteint les 41,3°C, la maximale de cet épisode "particulièrement tardif pour la saison", selon Météo-France, qui ne prévoit une baisse des températures que pour jeudi ou vendredi.
- Les Alpes surchauffent -
La configuration météorologique actuelle crée un "dôme de chaleur", "avec les hautes pressions qui bloquent la chaleur", a expliqué à l'AFP Météo-France dimanche, ajoutant: "Le deuxième ingrédient, c'est le réchauffement climatique qui vient augmenter la probabilité d'avoir des températures élevées aussi tardivement".
Dans les Alpes suisses, un autre record a ainsi été battu dans la nuit de dimanche à lundi : il a fallu grimper à 5.298 mètres pour mesurer la limite du zéro degré (ou isotherme), a indiqué MétéoSuisse, alors qu'une bonne partie du pays est là aussi en alerte canicule.
Le précédent record datait seulement du 25 juillet de l'année dernière avec 5.184 mètres, a précisé MétéoSuisse.
Côté français, dans les Hautes-Alpes, l'incendie déclaré dimanche soir à Chanousse était toujours en cours lundi matin et avait détruit totalement ou partiellement 120 hectares, selon la préfecture du département.
A Gap (Hautes-Alpes), l'"Alp'Arena", le stade de glace, est ouvert gratuitement lundi pour permettre "de profiter d'un moment de fraîcheur", a indiqué la mairie, qui a réactivé un dispositif déjà en vigueur l'été dernier et une dizaine de jours en juillet.
Dans ce contexte caniculaire, le gouvernement a dévoilé lundi une liste de 12 sites industriels qui seront accompagnés par l'Etat pour réduire significativement la quantité d'eau prélevée pour leur fonctionnement, dans le cadre du plan eau dévoilé en mars.
La liste inclut plusieurs acteurs de la chimie, comme le site de raffinage de TotalEnergies à Donges (Loire-Atlantique), mais également de la sidérurgie, avec ArcelorMittal à Dunkerque (Nord) et Florange (Moselle), ou encore de l'agroalimentaire, avec la coopérative laitière d'Isigny-sainte-Mère (Calvados).
C.Blake--TNT