Wall Street termine mitigée sa troisième semaine négative d'affilée
La Bourse de New York a conclu divisée vendredi, non loin de l'équilibre, une nouvelle semaine négative, la troisième d'affilée, plombée par une envolée des taux obligataires.
L'indice Dow Jones a grappillé 0,07% à 34.500,66 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,20% à 13.290,78 points et le S&P 500 a stagné (-0,01% à 4.369,71 points).
La chute des prix des bons du Trésor américains à long terme, qui a entraîné durant la semaine une vive montée de leurs rendements au point de toucher jeudi leurs plus hauts niveaux en 16 ans, a été enrayée vendredi.
Les taux sur les bons à dix ans, qui avaient 4,30% en milieu de semaine, se sont repliés à 4,25% permettant aux actions de souffler.
"Ce fut une rude semaine", a reconnu Tom Cahill de Ventura Wealth Management, interrogé par l'AFP alors que les indices newyorkais ont encore perdu autour de 2%.
"Vendredi, beaucoup d'investisseurs ont examiné les prix des obligations, considéré qu'ils devenaient vraiment attractifs et sont intervenus à l'achat, ce qui a fait reculer les rendements et été favorable aux actions", a expliqué l'analyste.
Les rendements des obligations grimpent lorsque le prix des obligations baissent.
La montée des taux obligataires, événement de la semaine, a notamment été provoquée par l'attitude stricte de la Réserve fédérale américaine (Fed) reflétée dans le compte-rendu de sa dernière réunion paru mercredi.
Le Comité monétaire y indiquait qu'il était prêt à encore relever les taux d'intérêt si nécessaire et qu'en tout cas, ils resteraient élevés pour un certain temps.
Pour Tom Cahill, le nouveau repli hebdomadaire des actions n'était "pas une surprise".
"La bonne performance des actions depuis le début de l'année a été tirée par une poignée de grandes compagnies" du secteur de la technologie notamment, a-t-il rappelé.
"Et lorsque les taux d'intérêt montent, cela contracte leurs multiples", c'est-à-dire leur valorisation boursière calculée par rapport à leur résultat net, a encore expliqué l'analyste.
Alphabet (maison mère de Google) a perdu 1,80%, Meta (Facebook) a cédé 0,65%, Tesla a fini en repli de 1,70%.
Les volumes d'échanges sont restés légers en ce vendredi du milieu du mois d'août dépourvus de nouvelles macro-économiques.
La semaine prochaine, les yeux seront braqués sur la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole où Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed) et Christine Lagarde, présidente de la BCE, doivent prononcer des discours vendredi.
A la cote, le groupe américain de produits de beauté Estée Lauder a chuté de 3,31%, les ventes cosmétiques ayant pâti de la reprise poussive sur ses marchés asiatiques, en particulier en Chine.
Le chiffre d'affaires annuel a baissé de 10% sur un an à 15,91 milliards de dollars et le bénéfice net ressort à 1,01 milliard, en chute de 58%.
Les engins agricoles Deere ont largement dépassé les attentes des analystes avec un résultat trimestriel par action de 10,20 dollars contre 8,22 dollars prévus alors que le chiffre d'affaires a grimpé à 14,3 milliards de dollars contre 13 milliards un an avant.
Mais l'action a plongé de 5,28%, les investisseurs étant moins optimistes sur la demande à venir d'équipements agricoles.
Le groupe de semi-conducteurs Applied Materials a gagné 3,68% après des résultats et des prévisions meilleures qu'anticipé.
Les laboratoires Moderna ont rendu la majeure partie des gains de la veille (4,35%). Le fabricant de vaccins contre le Covid-19 avait indiqué jeudi que sa nouvelle version du sérum était efficace contre de nouveaux variants baptisés Eris et Fornax, selon une étude préliminaire.
S.Cooper--TNT