La Bourse de Paris toujours tourmentée par la Chine et les taux
La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,38%) pour la quatrième séance consécutive vendredi, l'heure étant encore à la prudence entre la situation économique chinoise inquiétante et des taux d'intérêt qui montent vivement.
L'indice vedette CAC 40 a reculé à 7.164,11 points. Sur la semaine, il perd 2,40% mais reste largement en positif (+10,66%) depuis le début de l'année.
"Cette semaine, une série de données sur la Chine a montré que la situation économique ne va pas bien, ou au moins pas aussi bien qu'espéré au début d'année", explique Charlotte de Montpellier, économiste d'ING.
Ces éléments ont plombé les valeurs sensibles à ce pays, comme le luxe, poids lourd de l'indice parisien. Sur la semaine, LVMH a ainsi perdu 5,3% pour finir à 776,90 euros, son plus bas niveau depuis mars.
Le secteur immobilier préoccupe également les investisseurs, notamment avec la demande jeudi de placement sous procédure de faillite faite par le géant chinois Evergrande aux Etats-Unis.
A l'inverse de la Chine, c'est la bonne santé de l'économie américaine dont les conséquences sont redoutées par les investisseurs, selon Mme de Montpellier.
La solidité de l'activité et du marché de l'emploi laisse planer la menace d'une reprise de l'inflation dans le pays, et donc d'une politique monétaire stricte pendant encore longtemps par la Banque centrale américaine (Fed).
Cette crainte a été amplifiée avec le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed mercredi, dans lequel des nouvelles hausses de taux n'ont pas été exclues. La banque centrale américaine a déjà relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022.
Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt français à 10 ans a établi durant la semaine un nouveau sommet depuis 2011, à 3,27%. Vendredi, il a terminé autour de 3,16%.
La Chine pèse sur l'immobilier
Les entreprises du secteur immobilier souffrent dans le contexte de tension en Chine.
Sur l'indice vedette CAC 40, le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield a subi le plus fort déclin vendredi (-2,16% à 47,20 euros).
Casino n'honore pas un paiement d'intérêt
L'agence de notation Moody's a placé vendredi Casino en situation de défaut de paiement partiel en raison d'intérêts que le distributeur, en passe d'être repris, n'a, selon elle, pas honorés, une situation toutefois habituelle dans le processus actuel de restructuration de sa dette, précise l'agence.
Casino a gagné 2,02% à 3,14 euros vendredi, avec un gain de 22% sur la semaine, mais le cours est encore en baisse de 68% depuis le 1er janvier.
R.Evans--TNT