The National Times - Sommet sud-américain autour de Lula pour sauver l'Amazonie

Sommet sud-américain autour de Lula pour sauver l'Amazonie


Sommet sud-américain autour de Lula pour sauver l'Amazonie
Sommet sud-américain autour de Lula pour sauver l'Amazonie / Photo: © AFP

Les pays d'Amérique du Sud abritant la forêt amazonienne se penchent mardi sur les moyens de sauver la plus grande forêt tropicale au monde, lors d'un sommet que le président Lula espère être un "tournant" dans la lutte contre le réchauffement climatique.

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"Cette rencontre est un tournant. Dans l'histoire de la défense de l'Amazonie, de la forêt, de la transition écologique, il y aura un avant et un après", a déclaré le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, quelques minutes avant l'ouverture du sommet, sur les réseaux sociaux.

La rencontre, qui se poursuit mercredi, rassemble des représentants des huit pays membres de l'Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 dans le but de préserver cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité de la planète.

Lula a pris place dans la salle de conférences aux côtés de ses homologues de la Bolivie, de la Colombie et du Pérou, tandis que l'Equateur, le Guyana et le Suriname étaient représentés par des ministres.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a été remplacé au pied levé par sa vice-présidente Delcy Rodríguez. Sur son compte Twitter, rebaptisé X, M. Maduro a révélé souffrir d'une otite.

 

- "Consensus progressif" -

"Nous ne pouvons pas permettre que l'Amazonie atteigne le point de non-retour", avait déclaré lundi à Belém Marina Silva, ministre brésilien de l'Environnement.

Si ce point de non-retour était atteint, l'Amazonie émettrait plus de carbone qu'elle n'en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète.

La publication d'une déclaration commune est prévue pour sceller les engagements des pays-membres de l'OTCA.

La "Déclaration de Belém" a été "négociée par les huit pays en un temps record, un peu plus d'un mois", a indiqué lundi Mauro Vieira, ministre brésilien des Affaires étrangères.

Elle stipule les "nouveaux objectifs et les nouvelles taches" à accomplir pour préserver la plus grande forêt tropicale de la planète.

L'un des principaux défis sera de trouver un plan d'action commun pour éradiquer la déforestation illégale.

Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.

De retour au pouvoir en janvier, Lula s'est engagé à mettre un terme d'ici 2030 à la déforestation, qui a fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro. Le Brésil abrite 60% de la forêt amazonienne.

Mais la ministre Marina Silva sait que chaque pays ira à son rythme: "nous ne voulons pas imposer nos vues, il faut parvenir à un consensus progressif", a-t-elle reconnu lundi.

Son homologue Colombienne, Susana Muhamad, souhaite que soit inclus, dans la déclaration, l'objectif commun de préserver "80% de l'Amazonie d'ici 2025".

La Colombie défend par ailleurs une transition énergétique plus rapide, avec une économie qui ne dépend pas du pétrole, ce qui semble impensable pour le moment pour d'importants producteurs d'hydrocarbures comme le Venezuela ou le Brésil.

- "Faire la paix avec la nature" -

Cette question a également été abordée le week-end dernier, lors d'une rencontre de représentants de la société civile à Belem intitulée "Dialogues Amazoniens", avec des manifestations réclamant une "Amazonie libre de pétrole".

De nombreux leaders indigènes ont également pris part à cette rencontre, espérant faire entendre leurs revendications, notamment sur le droit à la terre.

"Les peuples autochtones doivent être vus comme des institutions millénaires", a confié à l'AFP le Colombien Dario Mejia, membre du Forum permanent pour les questions indigènes de l'ONU.

Il espère que les dirigeants sauront "se mettre d'accord pour faire la paix avec la nature".

Mercredi, le sommet se poursuivra avec la participation de pays non membres de l'OTCA invités à Belém, comme la France, qui possède un territoire amazonien avec la Guyane et sera représentée par son ambassadrice à Brasília, Brigitte Collet.

L'Indonésie, la République du Congo et le Congo-Brazzaville, qui abritent de vastes forêts tropicales dans d'autres continents, ont également été invités.

P.Sinclair--TNT