La rédaction du JDD confirme des négociations sur un guichet départ
La rédaction du JDD, en grève contre la nomination d'un directeur marqué à l'extrême droite, a confirmé mercredi l'existence de négociations sur un guichet départ, qui ont achoppé avec le refus du groupe Lagardère de s'engager contre les "propos racistes" et autres contenus "haineux".
Les négociations sont rompues depuis le début de semaine entre la direction et la rédaction, qui a voté mardi pour un 33e jour de grève.
Si la nomination de Geoffroy Lejeune semble "non négociable du point de vue de Lagardère News", la rédaction souligne que cela ne l'a pas empêchée d'avancer ces dernières semaines sur "des conditions de départ satisfaisantes pour les journalistes qui ne souhaitent pas travailler" sous sa direction, dans un communiqué publié mercredi.
Arnaud Lagardère a parlé mardi, lors de la publication des résultats du groupe, de l'ouverture d'un "guichet" permettant aux journalistes en désaccord avec l'arrivée à la tête du journal de Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs actuelles) de partir avec des indemnités.
Ce dispositif sera mis en place à l'automne, lors de la finalisation de la prise de contrôle de Lagardère par le géant français des médias Vivendi, piloté par l'homme d'affaires Vincent Bolloré, a-t-il précisé.
La rédaction du JDD précise mercredi dans son communiqué, que la direction de LMN (Lagardère Média News) a en revanche "refusé de s'engager" pour empêcher "toute publication de propos racistes, sexistes et homophobes et, plus généralement, de tout contenu discriminatif ou haineux".
"Ce passage a été supprimé par la direction", souligne la rédaction, qui réclame l'établissement d'une charte déontologique. Elle doit se prononcer mercredi matin sur la poursuite ou non de la grève.
La mobilisation du JDD est inédite par sa durée, en 75 ans d'existence du journal. Celui-ci n'est pas paru depuis cinq week-ends d'affilée.
Geoffroy Lejeune doit prendre ses fonctions au JDD le 1er août. Sous sa direction, l'hebdomadaire Valeurs Actuelles a été condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers la députée LFI Danièle Obono.
B.Scott--TNT