The National Times - La Grèce "en guerre" contre les incendies, des milliers de touristes évacués

La Grèce "en guerre" contre les incendies, des milliers de touristes évacués


La Grèce "en guerre" contre les incendies, des milliers de touristes évacués

Les pompiers continuent lundi de combattre les incendies de forêt attisés par la canicule en Grèce après l'évacuation sans précédent de milliers de touristes aux vacances brutalement écourtées dans les îles de Rhodes et de Corfou.

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Le feu de forêt a entraîné "l'évacuation préventive de 2.466 personnes" dans la nuit de dimanche à lundi à Corfou, a indiqué Yannis Artopios, un porte-parole des pompiers, soulignant qu'il n'y avait pas eu jusqu'à présent de maisons ou d'hôtels détruits.

Un violent incendie qui ravage l'île également touristique de Rhodes, dans le sud-est de la mer Egée, avait entraîné samedi l'évacuation de plus de 32.000 touristes, "la plus grande opération (de ce type) jamais effectuée en Grèce", selon les autorités.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré lundi que son pays était "en guerre contre (...) les incendies".

"Nous avons encore trois jours difficiles devant nous" en raison des températures élevées, a-t-il mis en garde dans un discours devant le Parlement.

L'agence météorologique nationale (EMY) a indiqué lundi que la vague de chaleur va croître mardi et surtout mercredi, jour où la température va atteindre 44°C.

Lundi, au-dessus de l'île de Rhodes, le ciel était couvert d'une épaisse fumée et des collines couvertes de végétation calcinée, selon les images d'un vidéaste de l'AFP.

Kelly Squirrel, une touriste britannique, a indiqué que la police avait ordonné aux personnes de son hôtel de Rhodes d'évacuer.

- "Cauchemardesque" -

"Nous avons dû marcher sans relâche. Nous avons marché pendant environ six heures dans la chaleur", a-t-elle expliqué à l'AFP, après être parvenue à l'aéroport international de Rhodes.

Ici, parmi les touristes attendant d'être rapatriés, Daniel-Cladin Schimdt, un Allemand de 42 ans, venu en vacances avec sa femme et leur fils de neuf ans sur la côte de Kiotari, au sud-est de Rhodes, a vécu "une évacuation cauchemardesque".

"On est épuisés et traumatisés. Je crois qu'on ne réalise pas trop ce qu'il s'est passé", a-t-il confié à l'AFP.

"On a reçu un premier message des autorités samedi à 13h30, puis l'alarme de l'hôtel s'est mise à sonner et on nous a évacués vers la plage", retrace-t-il. "Il y avait des milliers de personnes, les bus ne pouvaient pas passer, on a dû marcher pendant plus de deux heures (…). On arrivait pas à respirer, on s'est couvert le visage pour avancer. C'est un miracle", assure-t-il.

Kevin Sales, décrit lui, une situation "terrible". "Nous avons dû prêter à une femme des vêtements de ma femme parce qu'elle n'avait rien pour s'habiller", a expliqué à l'AFP cet ingénieur anglais.

Dès l'aube lundi matin, deux hélicoptères et deux bombardiers d'eau ont repris leur opération pour épauler les pompiers sur cette île du Dodécanèse en proie aux flammes pour le septième jour consécutif.

A Corfou, les autorités ont prévenu via un message d'alerte sur les téléphones cellulaires les habitants et vacanciers de nombreuses petites localités de quitter "par précaution leur résidence".

 

Frappée par l'une des plus longues canicules de ces dernières décennies avec des températures ayant atteint dimanche localement plus de 46°C, la Grèce est touchée par des feux de forêt depuis la semaine dernière.

- Un "enfer" -

Tout juste rentrée en Allemagne avec d'autres touristes compatriotes, ayant fui l'île de Rhodes, Lena Schwarz raconte ce qu'elle qualifie d"'enfer".

"Pour échapper aux flammes nous avons couru une dizaine de kilomètres à pied avec tous nos bagages par une température de 42°C", raconte dans la nuit de dimanche à lundi à l'AFP cette femme de 38 ans, dans le hall de l'aéroport de Hanovre (nord).

Les Allemands fournissent l'un des plus gros contingents de touristes durant l'été sur l'île de Rhodes, avec les Britanniques et les Français.

Beaucoup des touristes allemands décrivent avec effroi les circonstances de leur départ durant le week-end.

"L'évacuation était très mal organisée", s'énerve Oxana Neb, 50 ans, à sa descente d'avion.

Face aux flammes qui se rapprochaient de leur hôtel, elle se souvient avoir "couru (avec d'autres) à la plage" avec les valises qu'elle a finalement abandonnées, avant de poursuivre son chemin.

Parvenus tant bien que mal à l'aéroport de Rhodes, les touristes en fuite ont trouvé une situation chaotique.

Dans le hall des départs de l'aéroport international, dans le nord-ouest de l'île, certains étaient allongés ou même endormis à même le sol, au milieu des bagages, tandis que d'autres étaient regroupés devant le panneau d'affichage des vols, a constaté l'AFP.

Rhodes, qui a compté 2,5 millions d'arrivées de visiteurs en 2022, est l'une des principales destinations de villégiature en Grèce avec de nombreux hôtels tout le long de ses côtes orientales.

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C.Stevenson--TNT