McDonald's au centre d'une nouvelle affaire d'agressions sexuelles au Royaume-Uni
Plus d'une centaine d'employés de McDonald's au Royaume-Uni disent avoir été victimes d'agressions ou harcèlement sexuel ou encore de racisme au sein de la chaine de fast-food américaine, affirme la BBC mardi, dernière affaire en date d'une vague de scandales dans le pays.
"Des employés parfois âgés de seulement 17 ans se font toucher le corps sans consentement, et se voient harcelés presque quotidiennement", écrit la BBC sur son site internet, d'après des témoignages recueillis.
La commission britannique pour l'égalité et les droits humains (EHRC) s'est dite "inquiète d'entendre ces nouvelles accusations de harcèlement sexuel et raciste", et met en service une "ligne rouge pour signaler des incidents de harcèlement chez McDonald's", selon un communiqué mardi.
Le géant du fast-food avait déjà été visé par des accusations il y a quatre ans, quand le syndicat des Travailleurs de la boulangerie et de l'alimentation (BFAWU) avait affirmé que plus de 1.000 employées se disaient victimes de harcèlement sexuel et de mauvais traitements sur leur lieu de travail.
"McDonald’s a pris des engagements qu'il doit respecter de manière légale que nous allons vérifier, y compris le fait de communiquer sur son approche de zéro tolérance sur le harcèlement sexuel et de conduire des enquêtes anonymes auprès de ses employés sur leur sécurité au travail", souligne la Commission.
Un porte-parole de Downing Street a qualifié les révélations de la BBC "très préoccupantes", invitant McDonald's à traiter ces accusations "très sérieusement".
Une ex-employée, Shelby, qui n'avait que 16 ans lorsqu'elle a commencé à travailler chez McDonald's l'an dernier, a notamment confié à la BBC avoir été constamment touchée de façon inappropriée et non souhaitée par des employés hommes plus âgés en cuisine, l'un d'eux l'ayant attrapée par derrière et pressée contre lui, entre autres incidents.
- La peur au ventre -
Elle s'est plainte à la direction, mais rien n'a été fait, et elle a fini par démissionner, décrivant dans sa lettre de départ un "environnement de travail toxique". "Pourquoi devons-nous aller au travail avec la peur au ventre?", demande Shelby dans un entretien à la BBC.
McDonald's et le syndicat BFAWU n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour répondre aux demandes de commentaires de l'AFP.
Contacté par la BBC, le directeur général de McDonald's au Royaume-Uni et en Irlande, Alistair Macrow, a présenté les excuses du groupe pour "des manquements clairs" dans la protection des employés au travail.
La chaine de restauration rapide compte 177.000 employés au Royaume-Uni dont une majorité très jeunes, voire adolescents.
Il y a deux ans, un collectif de salariés et anciens salariés de McDonald's a dénoncé une politique de discrimination sexiste "systémique" au sein de l'enseigne en France, avec des dizaines de témoignages décrivant du harcèlement sexuel et une culture d'entreprise "nocive".
L'ex-patron du groupe dans le monde, Steve Easterbook, avait été congédié fin 2019 pour avoir entretenu une relation intime avec une employée, en infraction avec le règlement intérieur du groupe.
En 2020, après les accusations d'une autre salariée, McDonald's avait établi que le dirigeant avait caché des liaisons avec plusieurs membres du personnel et qu'il avait menti sur la nature réelle de sa relation rendue publique.
Ces derniers mois ont émergé au Royaume-Uni dans le monde de l'entreprise des accusations d'agressions sexuelles et viols au sein de la fédération patronale britannique CBI, d'agressions sexuelles contre l'ex-président du conseil d'administration de Tesco, l'investisseur Crispin Odey ou même un ancien journaliste du Guardian.
A.Wood--TNT