The National Times - Emeutes: rassemblements de soutien aux maires, tour de consultations politiques

Emeutes: rassemblements de soutien aux maires, tour de consultations politiques


Emeutes: rassemblements de soutien aux maires, tour de consultations politiques
Emeutes: rassemblements de soutien aux maires, tour de consultations politiques / Photo: © AFP

Elus et population se sont retrouvés lundi devant de nombreuses mairies au lendemain de la violente attaque à la voiture-bélier qui a visé le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), tandis que le gouvernement intensifiait les consultions de crise.

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"C'est la démocratie elle-même qui est attaquée", a estimé Vincent Jeanbrun qui a défilé dans sa ville de banlieue parisienne aux côté de nombreux élus. "Chacun de ses symboles sont aujourd'hui visés - nos élus, les professeurs, nos forces de l'ordre et de secours sont pris pour cible quotidiennement, nos policiers ne rentrent plus dans certains quartiers. Ça ne peut plus durer, ça ne durera pas", a-t-il ajouté.

"Stop, ça suffit", a lancé l'édile, avant que la foule --un millier d'habitants de la commune (environ 30.000 habitants)-- ne scande à sa suite "ça suffit!".

La violente attaque à la voiture-bélier contre le domicile du maire LR de L'Haÿ-les-Roses, a provoqué une vive émotion dans le pays et les condamnations unanimes de toute la classe politique.

Dans la nuit de samedi à dimanche, une voiture-bélier chargée de produits incendiaires a pénétré dans sa propriété alors qu'il se trouvait dans sa mairie. Le portail d'entrée et la voiture de la famille ont été brûlés.

Le parquet de Créteil a ouvert une enquête pour "tentative d'assassinat".

A l'appel de l'Association des maires de France (AMF), de nombreux rassemblements de soutien au maire de L'Haÿ-les-Roses se sont tenus à la mi-journée devant les hôtels de ville, notamment à Nanterre où le jeune Nahel est mort.

"Le temps est à l'apaisement", a insisté le maire de Nanterre, Patrick Jarry (DVG), soulignant qu'il fallait "rester sur cet appel de la famille de Nahel, de sa grand-mère", qu'il "remercie profondément".

La grand-mère de Nahel a lancé dimanche un appel au calme.

'Même dispositif'

Après l'irruption de violence de la semaine passée, le gouvernement multiplie en ce début de semaine les consultations de crise.

Emmanuel Macron doit ainsi recevoir lundi les présidents des deux assemblées, puis mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences.

Le chef de l'Etat souhaite, en outre, "débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements", selon l'Elysée.

De son côté Elisabeth Borne recevra lundi à 17h00 à Matignon les représentants de l'ensemble des groupes politiques au Parlement, après six nuits de violences en France qui ont suivi la mort du jeune Nahel, tué par un policier le 27 juin à Nanterre.

La Première ministre s'exprimera lors d'un point de presse à l'issue de la réunion, qui devrait durer entre une et deux heures.

Les principales organisations patronales françaises ont de leur côté appelé le gouvernement à mettre en place des mesures de soutien en faveur des commerçants et entrepreneurs affectés, notamment les buralistes, et notamment un "fond de secours" pour "ceux qui ont tout perdu".

Engagé ce week-end, le retour au calme s'est confirmé dans la nuit de dimanche à lundi. Le ministère de l'Intérieur a recensé 352 incendies sur la voie publique, 297 incendies de véhicules et trois blessés parmi les policiers et gendarmes engagés, des chiffres en très net recul par rapport à la nuit précédente.

En déplacement à Saint-Quentin (Aisne), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué qu'il y aurait "ce (lundi) soir le même dispositif de policiers et de gendarmes que dans les nuits précédentes", soit 45.000 forces de l'ordre.

- Cagnotte -

Par ailleurs, le troisième occupant de la voiture conduite par Nahel, 17 ans, dont la mort causée par le tir d'un policier a suscité une vague de violences urbaines dans tout le pays, a été entendu lundi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), a appris l'AFP de source proche du dossier.

Recherché depuis les faits, cet homme s'est présenté de lui-même à 11h00 devant la "police des polices".

Le policier, auteur du tir qui a tué Nahel après un refus d'obtempérer, a lui été mis en examen pour homicide volontaire et est toujours écroué.

Une cagnotte de soutien à sa famille lancée sur internet il y a quatre jours recueillait lundi après-midi plus d'un million d'euros. Une initiative et un succès qualifiés d'"indécence et horreur absolue" par la députée LFI du Val-de-Marne Clémence Guetté.

Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d'un motard et la mort de Nahel, le 27 juin à Nanterre, ont choqué jusqu'au sommet de l'Etat, embrasé le pays et résonné bien au-delà de la France.

Cette vague de violences et la colère de nombreux jeunes habitants des quartiers populaires contre les violences policières ou l'Etat ont rappelé les émeutes qui avaient secoué la France en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.

En trois semaines, 10.000 véhicules avaient alors été détruits, plus de 200 bâtiments publics incendiés et quelque 5.200 personnes interpellées.

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T.Bailey--TNT